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Les élections législatives approchent en France. Il reste une semaine de campagne électorale. D'après les sondages, il y aura un sursaut de la participation. 64% des Français pourraient voter, contre 50% aux Européennes le 9 juin dernier. Le tout est de savoir à qui va profiter cet afflux de nouveaux électeurs. Pour l'instant, le Rassemblement national de Jordan Bardella est toujours donné en tête devant l'union de la gauche.
D'après le dernier sondage, qui date d'hier, le Rassemblement national recueillerait 34% des voix, le Nouveau Front populaire 29%, la majorité présidentielle 22% et les Républicains seulement 6%. Comme il s'agit d'un scrutin uninominal à deux tours, ces pourcentages nous donnent une idée du rapport de force sans pour autant tenir compte des spécificités du terrain.
Dans les 577 circonscriptions, la personnalité des candidats et leur implantation locale jouera beaucoup. De plus, pour être qualifié au second tour, ça ne se passe pas exactement comme à la présidentielle où seuls les deux premiers peuvent se maintenir. Aux législatives, il faut en fait réunir 12,5% des inscrits dans sa circonscription.
C'est pourquoi, plus il y aura de participation, plus le nombre de candidats au second tour sera important. On pourrait ainsi assister à de nombreuses triangulaires et pas seulement à des duels. Or, les triangulaires favorisent théoriquement le Rassemblement national puisque ses candidats n'auront pas face à eux un front uni.
Lors des précédents scrutins, on a vu des candidats de gauche se désister pour des républicains de droite modérée et vice versa. Cette fois, ça paraît beaucoup plus improbable. En effet, Jean-Luc Mélenchon, le leader de ce qu'on appelle le Nouveau Front populaire, agit comme un repoussoir. On lui reproche notamment d'avoir favorisé l'antisémitisme.
Ainsi, le célèbre chasseur de nazis Serge Klarsfeld a déclaré qu'il préférerait voter pour le Rassemblement national plutôt que pour un candidat de LFI, le parti de Jean-Luc Mélenchon. En fait, l'union de la gauche n'est qu'une union de façade. Il y a de vraies différences entre les socialistes, les écologistes, les communistes et les insoumis.
En cas de duel entre le Rassemblement national et la gauche, difficile de dire qui l'emporterait. Paradoxalement, ça laisse un espace à la majorité présidentielle qui pourrait se présenter comme un recours entre deux extrêmes. C'est la stratégie du Premier ministre, Gabriel Attal qui, ces dernières heures, a repris du poil de la bête.
Ce jeudi, il a détaillé son projet et il a appelé les Français au vote utile dès le premier tour pour le choisir comme Premier ministre. L'idée est de convaincre les électeurs qu'il ne s'agit pas d'un référendum pour ou contre Macron. Car, quoi qu'il arrive, il restera président jusqu'en 2027. C'est évident. Mais ça va mieux en le disant.