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Signé Giltay: les candidats du parti d'Emmanuel Macron ne veulent plus de lui… sur leurs affiches

En France, la campagne des législatives a peut-être déjà fait une victime. Emmanuel Macron, le président lui-même, qui espérait provoquer un coup de tonnerre qui lui rendrait un leadership incontesté, se retrouve finalement dans le rôle de repoussoir à tel point que ses partisans refusent sa photo sur leurs affiches. 

La scène se passe lundi, dans le Val-de-Marne, à l'est de Paris. Gabriel Attal est venu soutenir le candidat local de Renaissance, le parti présidentiel. Alors qu'il serrait des mains dans la rue, un passant l'interpelle. "Je vais vous serrer la main, parce que vous êtes bien ! Mais il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule !"

"Bon, bon", dit Attal, mal à l'aise, et qui répond : "C'est une élection législative, on vote pour le Premier ministre". Et donc, exit Macron. 
C'est comme sur les affiches électorales, les candidats Renaissance ne veulent plus de lui. Et s'ils mettent quelqu'un à côté d'eux, c'est Attal dont la popularité est encore intacte. 

En 2017, juste après son élection à l'Élysée, les candidats députés se battaient pour être sur la photo. Ils voulaient profiter de l'aura de ce jeune président, sorti de nulle part et qui avait écrasé tout le monde. Ils y avaient intérêt, car hormis les transfuges de la droite ou du PS, la plupart étaient des inconnus. Et comme depuis Emmanuel Macron a capté toute la lumière, ils sont rares à avoir pu se faire une place au soleil et se construire une notoriété qui leur manque aujourd'hui, alors qu'ils sont seuls dans de nombreux face-à-face. 

Persuadé d'avoir réussi un coup de maître avec sa dissolution surprise, le président a mis plusieurs jours avant de comprendre la situation. Cette fois, c'est fait. Alors qu'il avait prévu d'intervenir trois fois dans la campagne, il s'est retiré sur son Aventin présidentiel et se consacrera par exemple aujourd'hui aux cérémonies de la commémoration du discours du général de Gaulle le 18 juin 1940. Ce sera sûrement pour lui l'occasion de raviver l'esprit de résistance face à l'extrême droite. 

Son principal espoir désormais est un sursaut de mobilisation, notamment des Français installés à l'étranger qui ont envoyé de nombreuses procurations. 

"Macron s'est fait hara-kiri !", écrivait ce matin l'éditorialiste du Figaro. C'est un peu excessif. Au contraire, ceux qui le connaissent bien estiment qu'il fera le maximum pour se maintenir au pouvoir. Il continue à compter sur les divisions qui ont déjà commencé à droite et à gauche et sur un rejet du Rassemblement national qui se manifeste déjà dans la rue. Et puis bien sûr, sur cet appel des sportifs aux jeunes à rejeter les extrêmes. Marcus Thuram, Yannick Noah, Kylian Mbappé. Oui, même Mbappé s'est fait casser le nez hier soir. Certains y verront un mauvais présage.

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