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Après une année 2024 marquée par une instabilité politique record, la France s’apprête à vivre une nouvelle année où les incertitudes dominent. Entre trêve de fin d’année et menaces de crise institutionnelle, le pays reste suspendu à un équilibre fragile.
La "trêve des confiseurs", période de calme qui s’installe traditionnellement à la fin du mois de décembre, semble aujourd’hui un luxe rare dans la vie politique française.
Si cette pause, remontant à 1874, a permis à la vie politique de souffler temporairement à l’époque des querelles monarchistes, elle demeure aujourd’hui une tradition bien ancrée.
Pour le gouvernement fraîchement formé de François Bayrou, cette trêve sera brève. Tandis que Gérald Darmanin, le nouveau ministre de la Justice, multiplie déjà les initiatives, Manuel Valls, ministre des Outre-mer, devra gérer la crise persistante à Mayotte.
Mais pour le reste, l’essentiel de l’action gouvernementale est suspendu jusqu’au premier Conseil des ministres prévu le 3 janvier 2025.
2024, une année politique hors norme
En 2024, la vie politique française a été marquée par un enchaînement de bouleversements. Quatre premiers ministres se sont succédé en moins de douze mois.
La dynamique s’est emballée après les élections européennes du 9 juin, où le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen a créé la surprise avec 31 % des voix, reléguant le parti présidentiel à une humiliante deuxième place avec 14 %.
Face à ce séisme électoral, Emmanuel Macron a dissous l’Assemblée nationale, espérant reprendre la main. Mais les élections législatives qui ont suivi n’ont fait qu’aggraver la paralysie politique : l’Assemblée se retrouve divisée en trois blocs d’un poids quasi-équivalent – gauche, RN et bloc présidentiel –, rendant toute majorité stable impossible.
Depuis, Gabriel Attal, puis Michel Barnier, et maintenant François Bayrou, se sont succédé à Matignon, sans parvenir à stabiliser le gouvernement.
2025 : quelle issue à la crise ?
Le début de l’année 2025 s’annonce tout aussi chaotique. La gauche menace de déposer une motion de censure dès le 16 janvier pour tenter de faire tomber le gouvernement Bayrou.
Mais sans le soutien du RN, cette tentative a peu de chances d’aboutir. Marine Le Pen, dont les députés détiennent les clés de cette équation politique, maintient le suspense.
Avec un Parlement paralysé et une majorité introuvable, le président de la République pourrait envisager une nouvelle dissolution de l’Assemblée en juillet 2025.
Une décision risquée, qui pourrait ouvrir encore davantage la porte du pouvoir au Rassemblement national.
Une France à la croisée des chemins
En attendant, la vie politique française reste suspendue à ce fragile équilibre, où chaque décision pourrait entraîner des bouleversements majeurs.
La "trêve des confiseurs" offrira quelques jours de répit, mais dès janvier, les tensions pourraient reprendre de plus belle.
Une chose est sûre : l’année 2025 sera décisive pour l’avenir politique du pays.
