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Le chancelier allemand Olaf Scholz souscrit au diagnostic du président français Emmanuel Macron qui juge que "l'Europe est mortelle", dans une tribune conjointe appelant notamment à repenser la stratégique économique du continent pour assurer son avenir.
"Nous ne pouvons pas prendre pour acquis les fondements sur lesquels nous avons bâti notre mode de vie européen et notre rôle dans le monde", écrivent les deux dirigeants dans ce texte publié dans le quotidien Financial Times, en ligne lundi soir.
"Notre Europe est mortelle, et nous devons relever ce défi", poursuivent-ils alors que le président français effectue une visite d'Etat en Allemagne.
Le constat de risque de disparition de l'Europe, face notamment aux défis économiques et sécuritaires, avait été l'un des points marquants du discours prononcé par Emmanuel Macron à la Sorbonne le 25 avril. Il en a repris de nombreux termes depuis son arrivée dimanche en Allemagne.
Dans cette tribune, M. Macron reprend à son compte l'idée chère à Olaf Scholz d'un "Zeitenwende", pour décrire le changement d'ère marqué par l'invasion russe de l'Ukraine. Pour l'Allemagne, cela a impliqué un tournant dans sa politique de défense, avec une hausse massive des dépenses militaires.
A moins de deux semaines des élections européennes, le texte formule ensuite les grandes lignes d'une feuille de route franco-allemande pour booster la compétitivité de l'UE face à la concurrence de la Chine et des Etats-Unis.
Parmi les éléments clés : une réorientation du budget de l'UE afin de dégager de nouveaux moyens pour les investissements d'avenir.
Cette tribune conjointe intervient alors que Paris et Berlin ont affiché des différences marquées, ces derniers mois, sur l'idée d'un nouvel endettement commun européen, l'union des marchés de capitaux, la transition énergétique ou encore le commerce avec la Chine.