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"Dépités" mais avides "d'espoir", des milliers de personnes se sont rassemblées dimanche soir place de la République à Paris en soutien au Nouveau Front populaire (NFP), coalition de gauche arrivée deuxième du premier tour aux législatives anticipées.
Environ 8.000 personnes, selon la police, formaient une foule compacte scandant "La jeunesse emmerde le FN" ou "Siamo tutti antifascisti", tout en agitant des drapeaux de La France insoumise (LFI), des Jeunes écologistes, du Parti socialiste ainsi que le drapeau indépendantiste kanak et le drapeau palestinien, a constaté une journaliste de l'AFP.
Chez les manifestants, quelques larmes et beaucoup d'applaudissements. Des fumigènes rouges ont illuminé la nuit avant que des élus prennent la parole peu avant minuit, debouts sur une estrade.
"Nous avons construit cette grande force qui s'exprime dorénavant devant vous", a lancé le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon, ovationné par la foule. "Il n'y a pas d'échappatoire, nous y sommes: c'est eux ou nous, il n'y a rien au milieu".
"Et nous ne sommes pas là seulement pour faire barrage, pour faire front avec n'importe qui ou être contre. Nous sommes là parce que nous voulons tout changer", a-t-il notamment ajouté.
"Nous prenons nos responsabilités et nos responsabilités c'est de faire en sorte que la peur ne change pas de camp dans ce pays", a martelé Olivier Besancenot, ancien candidat à la présidentielle du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui a conclu son discours par un "No pasaran, no pasaran" le poing levé, repris en chœur par la foule.
Olivier Faure a salué "une France qui depuis longtemps a accepté l'idée qu'elle n'était pas blanche et chrétienne, mais qu'elle était métissée, qu'elle acceptait toutes les origines, toutes les couleurs de peau, toutes les religions".
Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, "il y a des gens qui nous disent qu'on n'a jamais essayé. Nous les avons déjà essayés, nous avons déjà essayé le pire. Et c'est la raison pour laquelle, parce que nous avons cette mémoire, nous nous battons aujourd'hui".
- "Gravité du moment" -
Après ces prises de parole, les chants "El pueblo unido jamas sera vencido" et "Bella ciao" ont résonné, des feux d'artifice et des pétards ont été tirés.
"On est dépités, on est venus prendre un peu de force collective, et de l'espoir", a déclaré Julie, 28 ans, employée d'une association, à une journaliste de l'AFP. "Je ne crois pas à un énorme recul du RN mais ça fait du bien de l'entendre, sinon on ne fait plus rien".
"Ca fait du bien de voir l'unité concrètement sur scène. Les triangulaires font peur, on sait que les reports de voix macronistes sont compliqués. On sait où est le barrage républicain, il est ici et pas ailleurs", a estimé Clément, 33 ans, en recherche d'emploi.
Chloé, 25 ans, étudiante en école de commerce, a salué des discours "galvanisants". "Les positions sont claires sur les désistements, c'est bien et on attend que la macronie fasse la même chose. On y croit toujours, même si tout le monde a saisi la gravité du moment".
D'autres rassemblements ont eu lieu à travers la France.
A Lyon, près de 800 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblés contre l'extrême droite, répondant à l'appel de plusieurs groupuscules antifascites et d'extrême gauche. Une manifestation à travers la ville a ensuite été marquée par quelques incidents, selon des journalistes de l'AFP.
A l'appel de syndicats et de plusieurs organisations de gauche, ils étaient plusieurs centaines à Nantes pour suivre les résultats, puis un cortège de 600 personnes, selon la préfecture, a défilé, avant d'être dispersé vers 22H30 par des gaz lacrymogènes, a constaté un photographe de l'AFP.
Quelque 400 personnes ont manifesté dans les rues de Lille et environ 150 à Rennes.
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