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Le temps se gâte pour Patrick Poivre d'Arvor. Le présentateur emblématique du JT de TF1, déjà visé par une enquête dès 2005, est ciblé par deux nouvelles plaintes pour viol. Au total, plus de 40 femmes ont témoigné contre lui devant la justice. Mais PPDA, aujourd'hui âgé de 77 ans, nie tout en bloc.
C'est le quotidien Le Monde qui a révélé l'information ce lundi. Deux femmes de plus ont porté plainte contre Patrick Poivre d'Arvor. C'est la seconde fois qu'elles le font, car leur première plainte, datant de 2005, avait été classée sans suite pour prescription. Elles viennent s'ajouter à celles de cinq autres femmes déposées en juin, sans oublier l'autrice Florence Porcel qui a accusé en 2021 le journaliste de l'avoir violée à deux reprises. Poivre d'Arvor a été mis en examen en décembre 2023 pour l'un de ces viols.
Un scénario identique
Ça commence à faire beaucoup. Au total, 46 femmes auraient dénoncé des faits de viols ou d'agressions sexuelles commis par la vedette. Plusieurs d'entre elles décrivent un scénario identique. Présentées à PPDA au cours d'une réception ou d'un vernissage, elles sont invitées à assister au journal de TF1 en studio. Bien sûr, elles acceptent. C'est à l'époque un grand privilège. Le 20h de TF1 rassemble chaque jour des millions de Français. Il atteindra d'ailleurs son apogée le jour du dernier journal de Patrick Poivre d'Arvor en 2011, avec 9,6 millions de téléspectateurs, soit 49,3% d'audience.
Après le journal, PPDA invitait les jeunes femmes dans son grand bureau. Et c'est là, que les faits se déroulaient. En 2005, lors du premier dépôt de plainte, la police avait perquisitionné ce bureau à la demande du parquet de Nanterre. Et PPDA avait été auditionné par la police judiciaire.
TF1 rechigne à aider la justice
Mais ces plaintes se sont perdues dans les méandres de la réforme des parquets initiée en 2007. Un des tribunaux auquel s'était adressée une victime a même été supprimé. Et puis, s'attaquait-on vraiment à Patrick Poivre d'Arvor il y a 19 ans ? Il était le pilier de la première chaîne de télévision d'Europe qui lui versait un salaire de l'ordre de 50.000 euros par mois. Aujourd'hui encore, TF1 rechigne à aider la justice. La direction actuelle affirme ne pas avoir eu connaissance de la plainte de 2005 et explique que depuis, les dirigeants ont changé à plusieurs reprises. Certains sont morts. Bref, c'est du passé.
La journaliste Hélène Devynck qui a déposé plainte en juin dernier a déclaré à l'Agence France Presse que TF1 continuait à protéger son ancienne vedette. Elle et les autres plaignantes sont dans une "colère noire", a-t-elle ajouté. "Si j'avais su en 2005, peut-être que j'aurais témoigné cette année-là". Pour l'instant, PPDA continue à nier toute accusation, mais désormais le temps de son impunité est peut-être révolue.