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Nommer les rues, une obligation qui "change tout" dans les villages

"Plus simple pour les secours ou le courrier", le numérotage des habitations et la dénomination des rues rendus obligatoires à partir du 1er juin dans les communes de moins de 2.000 habitants, facilitent le quotidien de certains métiers et des villageois.

A partir du 1er juin, toutes les communes de moins de 2.000 habitants doivent numéroter les résidences et nommer les rues de leur communes.

Un changement adopté par la loi 3DS (Différenciation, décentralisation et simplification), votée en février 2022 et qui concerne près de 30.000 communes sur le territoire national.

- Gain de temps -

Devant le numéro accroché depuis seulement six mois sur la façade de la mairie, Eric Couzinet maire de Montardit, en Ariège, se réjouit: "Vraiment ça change tout", sourit-il.

Jusqu'à présent ce dernier devait lui-même déposer le courrier non distribué par La Poste ou les livreurs chez les habitants du village: "Les livreurs ne trouvaient pas les adresses. C'était très compliqué", souffle-t-il.

Auparavant, seule la mention "village" figurait sur le courrier des riverains. A présent c'est une adresse complète qui y est inscrite, permettant aux livreurs et facteurs de localiser les lieux plus rapidement.

Nasser Aghzal, 35 ans, facteur depuis 5 ans à Montardit et les environs, le confirme. Il gagne "environ 30 minutes chaque jour" sur sa tournée.

"Avant je perdais du temps à chercher, à marcher dans le village pour savoir où déposer le courrier", pointe-t-il.

"C'était également compliqué avec les homonymes: beaucoup portent le même nom", ajoute le jeune homme.

Quelques kilomètres plus loin, les façades des habitations du village de Sainte-Croix-Volvestre sont étrangement vides.

Ici, aucun numéro n'est affiché sur les maisons et les noms de rue n'existent pas.

"Il faut connaître le territoire pour se repérer", renseigne Pierre Miqueu, adjoint au maire du village.

C'est en consultant la population que la commune a choisi les prochains noms qui seront bientôt accrochés aux coins des ruelles.

- Vital -

Noujan Dirickx, 39 ans, vivait jusqu'à présent "à la grande maison du bout du pont", dit-il.

Arrivé dans le village en novembre, "j'avais du courir après le facteur pour connaitre mon adresse", s'amuse le jeune homme.

Bientôt, il pourra enfin avoir une adresse complète, lui facilitant les tâches administratives, même s'il appréciait "le charme d'avoir une habitation sans numéro", sourit Noujan.

Avant que la nouvelle loi ne soit votée, ce sont "un million de bâtiments qui n'avaient aucune adresse", renseigne Philippe Dorge, directeur général adjoint du groupe La Poste, en charge de la branche services/courrier/colis.

L'entreprise a accompagné 4.500 communes sur le territoire français dans le processus d'adressage "afin d'éviter les risques de confusion en se retrouvant avec des rues du même nom", renseigne M. Dorge.

Pour ce dernier, cette nouvelle obligation facilitera le travail des personnes devant se rendre au domicile des particuliers, notamment "des coursiers, des facteurs mais aussi des secours".

"Oui c'était un problème. Le temps est très important pour nous", confirme un pompier d'Ariège.

Il est arrivé, selon ce dernier, aux secouristes de la région "de perdre 30 minutes sur une intervention où une personne avait fait un arrêt respiratoire", car l'adresse n'était pas renseignée.

Même si les équipes "finissent par trouver les lieux grâce aux indications données par les particuliers", prendre du temps pour trouver l'adresse "peut faire perdre des précieuses secondes" aux secouristes lors des interventions.

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