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L'homme qui a tenté d'incendier la mairie d'Angoulême fin août a été mis en examen pour tentative d'homicide, a indiqué mardi le parquet, qui a précisé qu'il restait "évasif sur ses motivations", mais a déclaré ne pas avoir agi "pour un motif religieux".
Grièvement blessé par balle par un policier municipal, après avoir répandu de l'essence dans un bureau du bâtiment le 21 août, l'homme âgé de 46 ans et de nationalité française n'avait pas pu être entendu après les faits "en raison de sa situation médicale et des troubles psychiques constatés par les médecins", rappelle la procureure de la République d'Angoulême, Stéphanie Aouine, dans un communiqué.
Une fois son audition jugée possible, il a été "placé en garde à vue en milieu hospitalier" lundi. Pendant son audition, il est "resté évasif sur ses motivations, indiquant néanmoins qu'il visait les biens, en l'occurrence les locaux de la mairie, et non les personnes qui s'y trouvaient, et qu'il n'avait pas agi pour un motif religieux", ajoute la magistrate.
A l'issue de cette garde à vue, l'homme a été mis en examen "des chefs de tentative d'homicide sur des personnes chargées d'une mission de service public, tentative d'homicide sur des personnes dépositaires de l'autorité publique et destructions par moyen dangereux", indique encore la procureure qui ajoute avoir requis son placement en détention provisoire.
L'homme, sans casier judiciaire, avait fait irruption vers midi dans l'hôtel de ville d'Angoulême après avoir garé son véhicule sur lequel figuraient des inscriptions en langue arabe - la profession de foi musulmane.
Ayant répandu de l'essence dans un bureau où se trouvaient deux assistantes, puis menacé un policier avec une chaîne enflammée, il avait été atteint deux fois au thorax par les tirs d'un policier municipal et hospitalisé en "urgence absolue". L'incendie avait été rapidement éteint.
Le 23 août, le parquet avait avancé "l'hypothèse de reproches formulés par l'intéressé envers la mairie d'Angoulême", ajoutant que l'homme était inséré socialement mais "souffrait depuis quelques années de troubles du comportement qui avaient notamment conduit à une prise en charge psychiatrique en 2023", avec notamment "une tendance à la suspicion et au sentiment de persécution".
Le parquet d'Angoulême a ouvert une deuxième enquête visant le policier qui a fait usage de son arme. "L'hypothèse de la situation de légitime défense" de l'agent est "privilégiée", précise mardi la magistrate dans son communiqué.