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Le gouvernement a donné son feu vert mardi à l'expérimentation de taxis volants électriques pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, un projet critiqué par la municipalité qui entend contester l'autorisation en justice.
Le ministère des Transports a autorisé la création d'une "hélistation" ou plateforme permettant le décollage et l'atterrissage de ces taxis volants située sur la Seine au niveau d'Austerlitz, dans l'est de la capitale, et son "ouverture à la circulation aérienne publique", selon un arrêté publié au Journal officiel.
Compte tenu du "caractère expérimental" du projet porté par le groupe Aéroports de Paris (ADP), l'exploitation de la plateforme flottante prendra fin le "31 décembre 2024 au plus tard", précise l'arrêté gouvernemental.
Les horaires d'exploitation seront par ailleurs limités "entre 8 heures et 17 heures" et le nombre de vols "à deux mouvements par heure et à 900 vols sur la totalité de l'expérimentation", est-il indiqué.
Le feu vert du gouvernement était attendu depuis plusieurs mois dans ce dossier controversé, qui a suscité l'hostilité des élus municipaux de Paris, de la majorité comme de l'opposition, voyant notamment dans le projet une "aberration écologique".
La mairie de Paris va étudier la possibilité d'un recours en justice contre l'arrêté, a annoncé à l'AFP l'entourage de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo.
"Ce gouvernement n'a plus aucune légitimité démocratique et il continue d'aller à l'encontre du Conseil de Paris", qui s'était opposé à ce projet "anti-écologique", "très cher", qui "va concerner uniquement les personnes les plus fortunées", a jugé sur France Bleu Paris l'adjoint aux mobilités de la ville de Paris, David Belliard.
"C'est une très bonne chose que cette expérimentation puisse avoir lieu", a au contraire réagi l'entourage de la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, qui a soutenu le projet à hauteur d'un million d'euros.
- Plusieurs revers -
ADP s'est associé dans ce projet à la région parisienne et à l'entreprise allemande Volocopter, qui fabrique le "Volocity", censé incarner les ambitions de verdissement de l'industrie aéronautique polluante.
Cet aéronef à deux places, dont celle du pilote, est équipé de batteries alimentant 18 rotors disposés en couronne au-dessus du cockpit.
Le but est de profiter des JO (26 juillet-11 août) pour démontrer la faisabilité d'un nouveau mode de transport en zone urbaine dense, en faisant circuler de façon expérimentale ces appareils à décollage et atterrissage vertical (VTOL en anglais) sur trois lignes, dont une reliant l'héliport d'Issy-les-Moulineaux à la barge sur la Seine déjà amarrée et positionnée à proximité du quai d'Austerlitz.
Malgré le feu vert du gouvernement, les promoteurs de ces appareils devront se contenter de vols de démonstration gratuite pendant les Jeux olympiques, faute d'avoir pu obtenir dans les temps une certification de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA).
Ils tablent désormais sur une certification "à l'automne". "Notre objectif reste bien d'avoir un (premier) passager payant avant la fin de l'année", avait assuré fin mai le directeur général exécutif d'ADP, Edward Arkwright, en marge du salon des technologies VivaTech à Paris.
Le projet a connu plusieurs revers, dont un avis défavorable en février à l'issue d'une enquête publique.
En septembre, l'Autorité environnementale avait jugé "incomplète" l'étude d'impact de la future base expérimentale de taxis volants prévue sur la Seine, dite "vertiport", mettant en cause la pollution sonore et visuelle, la consommation d'énergie et le risque pour la sécurité des passagers comme des Parisiens.
C'est dans le cadre de cette évaluation environnementale que les élus de la capitale avaient rendu un avis négatif au Conseil de Paris sur la création de cette plateforme à Austerlitz.
Face aux critiques, ADP et ses partenaires insistent sur "l'utilité" de ces appareils, notamment pour les transports sanitaires d'urgence (malades ou greffons), mais aussi dans la course à l'innovation.
"Je ne suis pas fan du taxi volant (...) Mais je n'ai pas envie, au nom de je ne sais quelle idéologie, que nous nous privions de cette expérimentation (...) C'est peut-être l'ambulance de demain", avait déclaré en juin au journal Le Parisien le ministre délégué aux Transports, Patrice Vergriete.