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Un violent incendie a fait sept morts, dont trois enfants et un adolescent, dans la nuit de mercredi à jeudi dans un immeuble d'habitation d'un quartier populaire de Nice.
Le sinistre s'est déclaré au septième et dernier étage d'un immeuble du quartier populaire des Moulins, dans l'ouest de la ville. Et le bilan est donc dramatique, malgré les importants moyens mis en oeuvre.
"Malheureusement sept personnes sont décédées lors de cet incendie", ont indiqué les pompiers, appelés à 2h28 du matin, comme l'a précisé le procureur de la République de Nice Damien Martinelli, et arrivés sur place à peine une dizaine de minutes plus tard.
"L'action rapide des sapeurs-pompiers a sans doute permis d'éviter de nombreuses victimes supplémentaires. Les services de police feront la lumière sur les circonstances de ce drame épouvantable", a assuré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur X (ex-Twitter).
Une personne a par ailleurs été transportée en "urgence absolue" à l'hôpital et deux autres hospitalisées en "urgence relative".
A leur arrivée sur les lieux, les secours, confrontés à un "violent feu d'appartement" au septième étage de l'immeuble, ont effectué "trois sauvetages par échelle" aérienne et "33 mises en sécurité" de personnes.
Au total, 25 engins et 72 sapeurs pompiers ont été engagés pour lutter contre le sinistre.
Selon le préfet des Alpes-Maritimes Hugues Moutouh, l'appartement était occupé par "une famille manifestement d'origine comorienne".
Au moment du sinistre "10 personnes (se trouvaient) à l'intérieur" a-t-il précisé.
Le feu parti du 2e étage
"On part sur un incendie criminel", a précisé le procureur de Nice, Damien Martinelli, aux médias venus sur le site du sinistre, en précisant que "trois enfants et un adolescent" figuraient parmi les victimes.
Les enfants sont âgés de 5, 7 et 10 ans, a précisé le préfet du département, et l'adolescent, décédé en se défenestrant, a 17 ans.
"Au regard des premiers éléments j'ai ouvert une enquête pour des faits d'incendie volontaire ayant entraîné la mort", a précisé le magistrat, sans vouloir indiquer quels éléments permettaient de privilégier cette piste criminelle.
On apprend ce jeudi aux alentours de 18h15 que cette piste criminelle est désormais "totalement confortée", indique le parquet. Il confirme également trois départs de feu "aux 1er, 2e et 3e étages".
Demandant "une particulière prudence sur le mobile du passage à l'acte criminel", le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, a cependant précisé qu'est bien explorée "la piste de faits intervenant dans le cadre d'un conflit sur fond de trafic de stupéfiants, sans lien avec les victimes et leur famille".
Six des personnes décédées ont été retrouvées dans l'appartement, a précisé le procureur. La personne très grièvement blessée, un homme de 47 ans, s'est également défenestrée.
Selon le préfet, le feu serait parti du deuxième étage, dans les parties communes, et se serait propagé dans les étages par la colonne sèche.
Une journaliste de l'AFP sur place jeudi matin a constaté que seules deux fenêtres au dernier étage de l'immeuble portaient des traces de l'incendie. Quelques camions de pompiers se trouvaient encore sur place tôt dans la matinée et des voisins d'autres immeubles regardaient la scène depuis leurs fenêtres, dans une odeur de brûlé persistante.
L'immeuble où s'est déclaré le sinistre date de 1977 et avait fait l'objet d'un programme de rénovation au début des années 2000.
Une vingtaine de ses habitants ont dû être évacués et temporairement hébergés dans une salle municipale, a indiqué le Préfet.
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a fait part sur le réseau X de son "immense émotion". La municipalité "ouvre une cellule de crise pour accueillir les familles", a-t-il indiqué alors que selon les pompiers une quarantaine de personnes ont été affectées par les conséquences du sinistre.
Eric Ciotti, également élu de la ville de Nice et grand rival de Christian Estrosi sur la scène politique locale, a lui aussi fait part de son "immense émotion à la suite (de ce) terrible incendie".
Le quartier des Moulins, classé "politique de la ville", est situé dans l'ouest de Nice. Il est notamment connu pour abriter des trafics de drogue.