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Le procès de Dominique P., un septuagénaire ayant drogué son épouse avec des anxiolytiques pendant près de dix ans, pour la faire violer par une cinquantaine d'inconnus recrutés sur internet, principalement à leur domicile de Mazan (Vaucluse), s'est ouvert lundi à Avignon.
Cheveux roux coupés au carré et lunettes de soleil rondes, la principale victime, Gisèle P., 72 ans, qui a renoncé au huis clos, est arrivée au tribunal entourée de ses avocats et de ses trois enfants, sans dire un mot.
Selon son avocat, elle "entend bien affronter le regard" des 51 hommes âgés de 26 à 74 ans, dont 18 dans le box des détenus, jugés par la cour criminelle de Vaucluse pour des faits qui pourraient leur valoir jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
Avec une trentaine de minutes de retard sur le planning prévisionnel, le président de la cour criminelle, Roger Arata, a annoncé l'ouverture de ce procès qui se tiendra en théorie jusqu'à la mi-décembre, voire jusqu'au 20 décembre.
L'audience a débuté par la vérification des identités des accusés, dont 18 sont en détention provisoire, dont deux pour leur implication dans d'autres dossiers.
Avant le début du procès, une quinzaine de membres de deux collectifs féministes, "Les Amazones d'Avignon" et "Osez le féminisme 84", ont manifesté devant le palais de Justice. Habillées de noir, elles ont notamment scandé "Violeurs, on vous voit, victimes, on vous croit".
Au total, 92 faits de viols ont été recensés dans ce dossier, par 72 hommes. Mais seule une cinquantaine ont été formellement identifiés et sont jugés.