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Une première depuis août 2021 en France: la hausse des prix à la consommation est repassée en août sous la barre symbolique des 2% sur un an, une bonne nouvelle toutefois assombrie par une révision en légère baisse de la croissance au 2e trimestre.
A 1,9% sur un an en août, contre 2,3% en juillet, l'inflation s'est assagie du fait du "très net ralentissement des prix de l'énergie", détaille l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans une estimation provisoire publiée vendredi.
Le coût de l'énergie n'a ainsi progressé que de 0,5% sur un an en août 2024, alors qu'il avait bondi de près de 7% un an plus tôt, "principalement" en raison de la hausse des tarifs réglementés de l'électricité au 1er août 2023, rappellent les statisticiens nationaux.
"La victoire contre l'inflation est en vue", s'est félicité le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans un entretien au magazine Le Point.
Les prix des produits alimentaires ont également augmenté de 0,5% sur un an en août, un rythme identique à celui du mois de juillet.
Pour le patron de Coopérative U Dominique Schelcher, qui s'exprimait sur RMC/BFM TV, "les prix baissent depuis le mois de mai en France, très légèrement malheureusement pour les Français et ça ne se traduit pas encore assez de manière significative" dans leur chariot de courses.
Autre point d'attention, l'inflation dans les services a accéléré en août, bondissant de 3,1% sur un an après avoir 2,6% en juillet. Or les services pèsent à eux seuls plus de la moitié de l'indice des prix à la consommation.
Chef économiste du cabinet Asterès, Sylvain Bersinger voit deux explications possibles à ce sursaut: soit un renchérissement des hôtels et transports lié aux Jeux olympiques, soit une répercussion des hausses de salaires dans les prix de vente du secteur des services.
Mais la tendance au ralentissement de l'inflation globale "semble cependant bien engagée", souligne-t-il dans une note.
- PIB révisé en baisse -
Pour l'économiste de BNP Paribas Stéphane Colliac, cette tendance "devrait même encore se renforcer en début d’année prochaine, à la faveur de la baisse plausible entre 10% et 15% du prix de l’électricité en février 2025, qui contribuerait à faire passer l’inflation globale française à 1% sur un an en février 2025, selon nos estimations."
En tombant à 1,9% en août, l'indice des prix à la consommation (IPC) est en tout cas repassé sous l'objectif d'inflation de 2% poursuivi par la Banque centrale européenne (BCE) - comme en Allemagne, selon les chiffres d'août publiés jeudi.
Si l'IPC fait référence en France, la BCE privilégie néanmoins un autre indicateur, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui a lui progressé de 2,2% sur un an en août, selon l'Insee.
L'IPC pourrait par ailleurs être révisé à la hausse lors de la seconde estimation de l'Insee prévue le 13 septembre, comme il l'a été en mai et en juin (+0,1 point à chaque fois par rapport à la première estimation).
Le ralentissement de l'inflation en France et en Allemagne devrait encourager la BCE à procéder à une nouvelle baisse de ses taux directeurs mi-septembre, ce qui pourrait soutenir la consommation des ménages.
Après une première réduction de 0,25 point de pourcentage en juin, il serait "juste et sage" que la BCE procède à une nouvelle baisse lors de son Conseil des gouverneurs prévu le 12 septembre, a fait valoir vendredi le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau dans le magazine Le Point.
"Les anticipations de marché attendent des taux d'intérêt descendant l'an prochain en zone euro entre 2% et 2,5%. Cela me semble raisonnable vu d'aujourd'hui, sans que cela vaille prévision", a-t-il poursuivi.
L'Insee a par ailleurs fait état vendredi d'une croissance de 0,2% du Produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, soit 0,1 point de moins qu'annoncé à la première estimation publiée fin juillet (0,3%).
Alors que les conséquences économiques de l'incertitude politique provoquée par la dissolution restent incertaines, les investissements des entreprises sont en recul de 0,5% par rapport au trimestre précédent, un reflux de même ampleur que celui enregistré entre janvier et mars.
Ceux des ménages reculent de 1,1% après avoir plongé de près de 2% au premier trimestre.