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La France boucle vendredi une campagne sous très haute tension, à deux jours de législatives historiques qui verront le pays soit basculer à l'extrême droite, soit s'enfoncer dans une instabilité politique inédite.
La campagne officielle prend fin à minuit (22H00 GMT) et aura révélé la grande fragmentation d'un des piliers de l'Union européenne, après sept années de présidence d'Emmanuel Macron.
Vendredi, son Premier ministre Gabriel Attal a évoqué la possibilité d'un blocage, affirmant que son gouvernement pourrait assurer la continuité de l'Etat "aussi longtemps que nécessaire" si les urnes ne désignaient pas de majorité claire.
Car le pays pourrait de facto s'endormir dimanche sans la moindre idée de qui le gouvernerait, à un mois des Jeux olympiques de Paris (26 juillet - 11 août).
Depuis la décision surprise du président de dissoudre l'Assemblée, la recomposition politique express du pays a confirmé la montée en puissance du Rassemblement national (RN, extrême droite), qui espère accéder au pouvoir la semaine prochaine.
La crainte d'un gouvernement dirigé par l'extrême droite, qui serait une première en France depuis la Seconde Guerre mondiale, a toutefois conduit à la formation, dans la douleur, d'un nouveau "front républicain" avec le désistement de quelque 200 candidats de droite, centre-droit et gauche pour contrer les candidats RN au second tour.
Parmi les inconnues du scrutin figure le nombre d'abstentionnistes. "Avec les désistements, celui ou celle pour qui les électeurs avaient l'intention de voter est passé à la trappe", explique à l'AFP Janine Mossuz-Lavau, directrice de recherche émérite au Centre de recherche politique de Sciences Po (Cevipof).
Certains "vont se dire: +non, dans ces conditions, c'est pas possible+".
Signe du climat tendu, le gouvernement a annoncé que "30.000 policiers et gendarmes dont 5.000 à Paris et sa banlieue" seraient mobilisés dimanche pour la soirée du second tour.