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L'entreprise publique russe spécialisée dans l'énergie nucléaire Rosatom a utilisé une filiale néerlandaise pour faire transiter des centaines de millions de dollars de bénéfices, y compris durant la guerre en Ukraine. C'est ce qui ressort d'un rapport annuel publié par cette filiale basée à Amsterdam et dévoilé par le média public néerlandais NOS.
Une partie de ces bénéfices, par l'intermédiaire de l'entreprise publique, atterrissent ainsi dans les caisses de l'État russe. Ainsi, Moscou profite de la dépendance de l'Europe à l'uranium russe et de l'absence de sanctions occidentales à l'égard de Rosatom, en raison de cette dépendance.
Rosatom est un important producteur d'uranium et joue également un rôle dans la guerre en Ukraine, par le biais de sa gestion de la centrale nucléaire occupée de Zaporijjia. L'entreprise russe exploite par ailleurs des mines d'uranium au Kazakhstan et en Tanzanie grâce à sa filiale néerlandaise Uranium One Cooperative.
Les recettes de cette filiale sont transférées du Kazakhstan et de la Tanzanie vers les Pays-Bas, puis vers la Russie. En 2022, la société néerlandaise a réalisé 240,6 millions de dollars (environ 220 millions d'euros) de bénéfices. Sur ce montant, des dizaines de millions ont été transférés à Rosatom, en Russie, a indiqué la NOS.
Le commerce d'uranium et d'autres activités rapportent également beaucoup d'argent aux caisses de l'État russe chaque année. En 2022, Rosatom a payé près de 291 milliards de roubles (environ 3,1 milliards d'euros) d'impôts, selon le bilan annuel du groupe russe.
Rosatom reste malgré tout à l'abri des sanctions européennes, en raison de son rôle de plus large fournisseur d'uranium enrichi. L'approvisionnement de l'entreprise russe représente environ 35% de parts de marché en Europe, selon NOS.