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L'immigration est au coeur du sommet européen qui se tient depuis hier à Bruxelles, après la décision de l'Italie de faire traiter les demandes d'asile non pas sur son territoire mais en Albanie, les 27 envisagent de nouvelles législations sévères. Pourtant, ils disposent d'un pacte adopté en avril et le nombre de passages clandestins est en baisse. C'est la peur d'une montée de l'extrême-droite partout dans l'union qui motive cette nouvelle politique.
L'Union européenne est en voie d'Orbanisation, du nom de Viktor Orban,le premier ministre hongrois, qui, en 2015, s'était opposé au passage par son pays de milliers de migrants venus du proche-orient et d'Afrique. De son côté, l'Allemagne d'Angela Merkel, avait accueilli un million de réfugiés sur son territoire avec un argument toujours valable : l'Europe vieillit et nous avons besoin de travailleurs étrangers pour faire tourner notre économie. À l'époque, on donnait raison à Merkel, et tort à Orban. Depuis, tout a changé.
Il y a eu les attentats de Paris, puis de Bruxelles. Plus un certain nombre d'attaques au couteau menées par des immigrés en situation illégale qui n'avaient pas exécuté leur obligation de quitter le territoire. La France a été traumatisée par la mort de la jeune Philippine, 19 ans, dont le corps a été découvert le 21 septembre enterré dans le bois de Boulogne. Le suspect du meurtre est un Marocain de 22 ans, déjà condamné pour viol en 2019. Arrêté en Suisse, il refuse d'être extradé en France. C'est le début d'une longue procédure au grand dam de la famille.
Opposés à l'immigration
Désormais, selon les sondages, environ 75% des Européens sont opposés à l'immigration. Or, le nombre de passages est en baisse, moins 42% ces 9 derniers mois. Mais la peur est irrationnelle et ça se traduit dans les urnes. Aux Pays-Bas, en Autriche, en France, en Allemagne, l'extrême droite a réalisé, au cours de l'année écoulée, des scores sans précédent. Un signal d'alerte pour les gouvernements en place qui affirment à Bruxelles leur volonté de transformer l'Europe en forteresse.
On se souvient que sous Boris Johnson, le Royaume-Uni avait envisagé d'envoyer ses clandestins au Rwanda, sans espoir de retour. Le nouveau gouvernement travailliste y a renoncé. L'Italie a choisi une autre option, transférer les demandeurs d'asile dans un camp en Albanie et traiter leur dossier là-bas. C'est une idée qui tente d'autres pays en Europe, car une fois dans l'Union, les immigrés à qui l'on refuse l'asile restent sur place, dans la clandestinité. D'autant que souvent, les pays d'origine refusent de les reprendre. Seuls 20% des ordres d'expulsion sont exécutés.
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission Européenne, serait favorable à la création de hubs de retour dans des pays tiers, où l'on enverrait les étrangers en attendant que leurs pays d'origine les reprennent. Mais où installer ces hubs ? Et surtout, à quel prix ? Une chose est sûre, il y a quelqu'un qu'on n'a pas convié à la table des négociations. L'humanité.