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La Moldavie a annoncé jeudi l'expulsion d'un employé de l'ambassade russe après la révélation d'un nouveau cas d'espionnage présumé impliquant deux fonctionnaires moldaves, arrêtés la veille pour "trahison et complot".
Le diplomate "a été déclaré persona non grata" pour avoir "mené des activités incompatibles avec son statut", a déclaré dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères, qui a convoqué l'ambassadeur russe Oleg Vasnetsov pour l'informer de cette décision.
Le parquet avait annoncé mercredi le placement en garde à vue de deux fonctionnaires, l'un travaillant au Parlement, l'autre à la police aux frontières, "sur des soupçons de trahison et complot contre la République de Moldavie".
Ils sont accusés d'avoir depuis 2023 "réuni et transmis des informations" sensibles à l'employé de l'ambassade et d'avoir "maintenu le contact avec lui", selon les procureurs.
Cette ancienne république soviétique située entre l'Ukraine et la Roumanie a pris un tournant résolument pro-européen sous l'égide de la présidente Maia Sandu et se dit victime de tentatives de déstabilisation de la Russie, notamment à l'approche de la présidentielle du 20 octobre, accompagnée d'un référendum sur l'adhésion à l'UE.
Interrogée à la télévision, la cheffe d'Etat a appelé à "punir de la manière la plus sévère" les auteurs de cette nouvelle affaire témoignant selon Chisinau des menaces hybrides pesant sur le petit pays.
Début juin déjà, l'ancien chef d'état-major de l'armée, Igor Gorgan, s'était vu retirer ses grades honorifiques et distinctions après avoir été accusé d'avoir passé des informations confidentielles aux services secrets russes.
L'émissaire russe M. Vasnetsov a dénoncé "des actions inamicales" de la part de la Moldavie alors même que "les preuves n'ont pas été réunies".
Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, la Moldavie a drastiquement réduit l'activité diplomatique russe sur son territoire, expulsant notamment 45 personnes à l'été 2023.