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Des ONG de secours aux migrants en Méditerranée ont déploré jeudi la récente interdiction par l'Italie de vols humanitaires visant à repérer des situations d'urgence, estimant que cette décision mettait de nombreuses vies en danger.
L'autorité italienne de contrôle de l'aviation civile (Enac) a interdit ces derniers jours aux avions des ONG de survoler la Méditerranée centrale à la recherche de migrants à partir d'aéroports de Sicile, sous peine de sanctions allant jusqu'à la saisie de l'appareil. L'Enac est chapeautée par le ministère des Transports dirigé par Matteo Salvini, le chef de la Ligue, d'extrême droite, qui a fait de la lutte contre les migrants son cheval de bataille.
"On ne s'arrêtera pas. Les ordonnances ont un objectif clair: arrêter (...) les seuls yeux de la société civile en Méditerranée", a réagi l'ONG allemande Sea-Watch. Elle dénonce un "acte lâche et cynique (...) à des fins de propagande politique en vue des élections européennes" du 9 juin.
Giulia Messmer, porte-parole de Sea-Watch pour l'Italie, précise avoir effectué un vol mercredi depuis l'île de Lampedusa "avec l'autorisation de l'aéroport de décoller et d'atterrir".
Selon l'Enac, le rôle de recherche et sauvetage en mer revient aux garde-côtes italiens et toute activité en dehors de ce cadre est illégale. Mais les associations font valoir que les États n'assurent pas leur rôle de coordination et que les avions des ONG sont cruciaux pour permettre de communiquer aux navires les positions GPS des embarcations.
Les ordonnances concernent les aéroports siciliens de Trapani, Palerme, Lampedusa et Pantelleria. Les ONG ont la possibilité de déposer dans les 60 jours un recours devant un tribunal administratif.
Depuis son arrivée au pouvoir en octobre 2022, le gouvernement ultra-conservateur de Giorgia Meloni a multiplié les entraves aux activités des ONG, alors que 150.000 migrants sont arrivés dans la péninsule en 2023.