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La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,19% vendredi, un faible mouvement qui ne ternit pas la forte progression sur l'ensemble de la semaine, portée par l'espoir d'un changement de politique des banques centrales.
L'indice vedette CAC 40 a lâché 13,19 points pour finir à 7.047,50 points, mettant fin à une série de quatre hausses consécutives. Mais cela ne l'empêche pas de progresser, de 3,71% sur la semaine, sa meilleure performance hebdomadaire depuis fin mars et le rebond après la crise des banques régionales américaines.
Il faut "savourer" cette "capacité de rebond", estime Clémence de Rothiacob, gérante chez Richelieu Gestion, par rapport au vendredi précédent où le CAC 40 avait terminé à son plus bas niveau depuis le 5 janvier.
Cette semaine vient "après trois mois difficiles", marqués par des pertes sur les indices, rappelle-t-elle.
Ce changement d'ambiance est venue "principalement de la réunion de la banque centrale américaine" qui a provoqué "une chute des rendements obligataires", aux Etats-Unis mais aussi en Europe.
Vendredi, le taux d'intérêt français à 10 ans, l'échéance qui fait référence, a terminé à 3,22%, soit une baisse par rapport au 3,45% du précédent vendredi. C'est son plus bas niveau depuis plus d'un mois.
Les investisseurs sont davantage convaincus que la banque centrale américaine en a fini avec les hausses de taux d'intérêt directeur, et que les dernières données économiques faisant état d'un ralentissement de l'activité économique peuvent mettre permettre d'envisager des baisses de taux plus précoces qu'anticipé alors.
Vendredi, le rapport mensuel sur l'emploi américain est ressorti avec des chiffres "plus modérés que les attentes du marché" sur les créations d'emplois, "sachant que le mois de septembre avait été marqué par une forte croissance", explique Mme de Rothiacob.
Cette publication a ramené le CAC tout proche de son plus haut de la séance, vers 7.085 points, avant une baisse en raison du décrochage de certains poids lourds du CAC 40, comme TotalEnergies (-3,50% à 62,33 euros) ou Air Liquide (-1,10% à 163,18 euros), pénalisés par le recul des prix de l'énergie, ou Sanofi (-2,12% à 85,35 euros).
Rotation vers les entreprises délaissées
Les cinq entreprises ayant le plus mauvais bilan depuis le début de l'année sur le CAC 40 ont terminé dans les six meilleures progressions du jour, signe du retour des investisseurs vers des placements plus risqués.
Worldline, qui avait perdu près de 60% sur une séance la semaine dernière, a progressé de 6% à 13,70 euros. Sur la semaine, l'entreprise reprend même 17,91%.
Teleperformance a gagné 5,72% vendredi, à 123,75 euros (+20,79% sur la semaine), Alstom 5,19% à 13,89 euros (+13,90%), Eurofins Scientific 3,50% à 51,50 euros (+11,28%) et Kering 2,89% à 407,25 euros (+6,19%).
Ces entreprises, en raison de leur secteur ou de leur situation financière, sont très sensibles aux taux d'intérêt et ont donc profité de la forte baisse sur la semaine.
C'est aussi le cas pour la foncière Unibail-Rodamco-Westfield, qui a gagné vendredi 3,29% à 52,68 euros (+18,01% sur la semaine).
Ce mouvement "a aussi profité aux petites entreprises", qui ont sévèrement décroché depuis deux ans par rapport aux indices principaux: l'indice CAC Mid et Small a ainsi bondi de 5,62% sur la semaine.
Société Générale divisée par cinq
La banque Société Générale (+0,86% à 21,80 euros) a dévoilé vendredi un résultat net divisé par cinq au troisième trimestre, par rapport à la même période en 2022, à 295 millions d'euros, un résultat plombé par l'effet de la hausse des taux sur la banque de détail et par des ajustements comptables.
L'assureur Axa a publié jeudi un chiffre d'affaires en hausse de 2% à 78,8 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, mais l'action a reculé de 1,23% à 28,17 euros.