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Après l'achat de Cora, projet de plan social chez Carrefour pour mutualiser les sièges

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DENIS CHARLET

Le siège de Cora en Seine-et-Marne est amené à disparaître au même titre que l'enseigne: Carrefour, qui l'a acheté en juillet dernier, prévoit de le fermer d'ici fin 2025 pour transférer une partie des activités en Essonne, et 340 emplois sont menacés.

La nouvelle était attendue, Carrefour ayant évoqué dès juillet un "potentiel de synergies" dans l'acquisition des activités françaises du groupe belge Louis Delhaize. Le N.2 de la distribution française a annoncé mardi un "projet de réorganisation", présenté aux partenaires sociaux et "ouvert à consultation des CSE".

Il "prévoit la suppression de 340 postes sur le site de Croissy-Beaubourg", ville de Seine-et-Marne où Cora avait son siège social. La fermeture de ce site "interviendra d'ici à la fin de l'année 2025", tandis que Carrefour assure que 120 postes seront créés dans le même temps sur son siège francilien à Massy, en Essonne.

Le distributeur assure que "chaque collaborateur du site de Croissy-Beaubourg se verra proposer au moins une offre de reclassement sur un des sites du groupe en Ile-de-France, soit en siège (à Massy notamment), soit en magasin".

Les anciens salariés de Cora qui n'accepteront pas ce reclassement, auront droit à "des mesures d'accompagnement à la mobilité externe qui auront été négociées avec les partenaires sociaux dans le cadre d'un Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE)", dit encore le géant de la distribution.

Le groupe devra "proposer des mesures d'accompagnement à la hauteur de son envergure", a réclamé FGTA-FO dans un communiqué, regrettant que les salariés ne soient "la variable d'ajustement d'un système vu uniquement sous le prisme économique et financier".

De son côté, la CFDT de Carrefour a observé dans un communiqué que "cette annonce pose aussi question sur les 847 personnes rattachées au siège de Cora" en Seine-et-Marne, "qui devront accepter pour la plupart une mobilité".

Carrefour a acheté en juillet les activités françaises du groupe belge Louis Delhaize, qui employaient 22.000 personnes dans le pays, sur la base d'une valeur d'entreprise de 1,05 milliard d'euros.

Cette opération, dont Carrefour attend un gain de plus de 2 points du très bataillé marché de la distribution alimentaire dominé par E.Leclerc, porte notamment sur 60 hypermarchés Cora, en cours de passage sous enseigne Carrefour, et 115 supermarchés Match, qui conserveront leur enseigne.

- "Rachat de Promodès" -

L'opération n'a pas encore été autorisée par l'Autorité de la concurrence, souveraine en matière de contrôle des concentrations et dont la décision est attendue par l'enseigne "d'ici la fin du premier trimestre 2025". Mais Carrefour avait annoncé mi-juin avoir obtenu une dérogation pour réaliser cette acquisition avant cette décision.

Le distributeur estime "les enjeux de concurrence limités" en raison de "la forte complémentarité géographique des deux groupes", Cora et Match étant bien implantés dans le quart nord-est de la France où Carrefour est moins présent, et du "bénéfice de l'opération" pour "le consommateur".

Le communiqué de mardi précise encore que "les personnels des fonctions de siège de Val d'Yerres, Nancy, Metz, ne sont pas concernés par ce projet" de regroupement, qui concerne également la centrale d'achat de Cora, Provera.

Cette acquisition, "la plus importante pour Carrefour depuis le rachat de Promodès" en 1999, dixit le PDG Alexandre Bompard, entraînera la disparition de l'enseigne Cora. Les magasins sous son nom ont commencé à adopter le nom de Carrefour, en trois vagues sur l'ensemble du mois d'octobre.

Pendant cette "bascule", les hypermarchés resteront ouverts, précisait Carrefour fin septembre.

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