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Casquette bleu marine sur la tête, masque bien ajusté sur le visage, Christopher Dordelean s'est déplacé aux urnes mardi à Easton en Pennsylvanie, l'un des Etats décisifs pour l'élection présidentielle.
"Je pense que c'est assez serré. J'ai vu pas mal de partisans de Trump. Et je me suis dit que mon vote pourrait faire la différence", explique cet étudiant en justice pénale de 38 ans, qui a bravé le froid de novembre pour voter démocrate.
"Je sais que la Pennsylvanie a toujours été un Etat crucial dans les élections", note Mme D'Angelo, qui travaille dans la restauration. "J'espère simplement que les gens vont venir voter aujourd'hui et faire entendre leur voix, et ce qu'ils veulent pour leurs enfants et leur avenir."
Signe de l'importance de cet Etat, Joe Biden a choisi de s'y rendre en cette journée d'élection, notamment dans sa ville de naissance, Scranton. Le candidat démocrate mène d'1,2 point dans cet Etat du nord-est du pays, remporté d'un cheveu par Donald Trump en 2016.
"Je pense que Trump va gagner plus largement que la dernière fois", affirme Tom Jones, 68 ans, écharpe rouge, couleur du parti républicain, autour du cou.
"Biden a mené une campagne très médiocre. Et les meetings à travers la Pennsylvanie parlent d'eux-mêmes", ajoute ce supporteur du président.
- "Que Dieu nous vienne en aide" -
La nervosité est palpable à New York où Jess a fait la queue 45 minutes pour accéder à l'isoloir.
"Cela fait trois, quatre ans que j'attends" ce jour, souligne cet homme de 54 ans. "Je veux que ce cauchemar cesse. Je suis nerveux. Je suis inquiet. Seul Dieu sait ce qui va arriver aujourd'hui. Que Dieu nous vienne en aide."
Si Joe Biden n'est pas élu, "je vais me renseigner pour savoir comment déménager au Canada, or comment je peux quitter ce pays", lance de son côté Terry avec un sourire.
"Je suis très très inquiète", souffle Amy Gentile, anglo-américaine de 36 ans.
"J'ai voté pour Obama (en 2008 et en 2012), et j’étais enthousiaste pour l'annonce des résultats, mais cette fois-ci j'ai vraiment peur", lâche-t-elle avant de partir se réfugier dans le New Jersey. Elle craint des débordements violents à Manhattan.
De l'autre côté du pays, à Los Angeles, Cory Stanborough, croisé près de la salle de spectacle Pantages Theatre, reconvertie en bureau de vote, a aussi glissé un bulletin pour le candidat démocrate.
"J'espère que ce sera une nuit paisible. Il faut que les choses changent, on ne peut pas continuer encore quatre années comme ça", assure-t-il.
- "Qui va voter pour Biden ?"-
Autre son de cloche à Phoenix, dans l'Arizona où Joe Biden a une infime avance dans les sondages.
"J'ai voté Donald Trump car je pense que c'est un président merveilleux. Il a tenu toutes ses promesses", soutient Erin Hanson, "empanada" (chausson farci typique de la cuisine latino-américaine) à la main.
En Floride, autre Etat extrêmement disputé, Clara Gimenez est aussi fière d'avoir apporté son soutien au président républicain.
"Qui va voter pour Biden?", demande tout haut, incrédule, cette Cubaine de 49 ans arrivée aux Etats-Unis dans les années 80.
"Nous n'avons pas besoin d'un gentil président, nous avons besoin d'un président comme lui, qui a de la poigne, qui défend et aime son pays", assure-t-elle, coiffée d'une casquette rose avec le fameux slogan du milliardaire "Make America Great Again".
"J'ai voté pour les républicains toute ma vie. Mais ma famille et moi nous avons basculé vers les démocrates à cause de Trump", raconte à l'AFP, José Pérez, 63 ans à Kissimmee, au sud d'Orlando au coeur de la Floride.
Comme beaucoup de Portoricains, il ne pardonne pas au président sa gestion de l'ouragan Maria en 2017.
S'il ne semblait mardi pas avoir foule dans les bureaux de vote du "Sunshine State", c'est probablement en raison des millions d'électeurs qui ont voté de façon anticipée dans cet Etat du sud-est des Etats-Unis. Avec ses 29 grands électeurs, la Floride sera déterminante pour remporter la course à la Maison Blanche.