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Le TFA (acide trifluoroacétique), un polluant éternel déjà massivement présent dans les eaux de surface, est également présent en grand nombre dans l'eau potable, alertent les organisations environnementales membres du Pesticide action network (PAN) Europe, dont Nature & Progrès pour la Belgique.
Le TFA est un des principaux produits de dégradation des pesticides PFAS et des gaz fluorés. PFAS à chaine ultra courte, il n'en reste pas moins extrêmement persistant dans l'environnement et très mobile.
En mai dernier, une étude du PAN Europe avait révélé que les cours d'eau européens présentaient des taux élevés de TFA. Alarmées par ces résultats, les organisations environnementales ont fait analyser 55 échantillons d'eau potable (36 d'eau du robinet et 19 d'eau minérale) provenant de 11 pays de l'Union européenne, dont la Belgique.
Le TFA a été détecté dans 34 des 36 échantillons d'eau du robinet, avec une moyenne de 740 nanogrammes/litre et des valeurs allant jusqu'à 4.100 ng/l. L'analyse des 19 échantillons d'eau minérale révèle une contamination de 63% (12 échantillons sur 19), avec une contamination moyenne de 278 ng/l.
Selon la future directive européenne sur l'eau potable proposée à partir de janvier 2026, la limite fixée pour la somme de tous les PFAS est de 500 ng/l. Ce total est donc dépassé pour près de la moitié des eaux du robinet par le seul TFA.
En Belgique, deux échantillons d'eau potable ont été réalisés dans le cadre de cette étude, révélant des teneurs de 1.100 et 320 ng/l.
A Bruxelles, les analyses afficheraient des taux de 500 à 1.500 ng/l selon Vivaqua, indique Nature & Progrès. En Wallonie, la SWDE (Société wallonne des eaux) a commandé une étude dont les résultats sont attendus pour la rentrée.
Les membres du PAN Europe en appellent à "une réponse politique et globale rapide, pour garantir que nos eaux restent saines pour l'avenir. Cela implique au premier rang, l'arrêt en amont des sources de pollution au TFA de nos eaux, soit l'interdiction des pesticides PFAS et des gaz fluorés".