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La Ligue des droits humains a dénoncé mardi un usage de la force "disproportionné et illégitime" de la part de policiers à l'encontre des activistes d'Extinction Rebellion qui menaient samedi des actions à Bruxelles contre les subventions aux combustibles fossiles. L'ASBL rappelle également que le droit de manifester pacifiquement est fondamental dans une démocratie.
Deux manifestations distinctes se sont tenues à Bruxelles samedi à l'appel d'Extinction Rebellion. La première consistait en une action de désobéissance civile lors de laquelle les activistes ont bloqué la circulation de la rue Belliard. La seconde s'est déroulée non loin, sur la place Jean Rey, et se limitait à des prises de paroles.
Se basant sur des témoignages reçus, la Ligue des droits humains explique que les policiers ont formé un cordon autour des manifestants de la place Jean Rey avant de les forcer à remonter vers l'autre groupe en pleine action de désobéissance civile.
"Plusieurs personnes participant à cette manifestation ont rapporté avoir été traumatisées par le traitement brutal subi lors de l'intervention de la police", affirme l'association. Au total, 132 activistes ont été arrêtés administrativement.
"Même une manifestation non explicitement autorisée doit être tolérée et ne peut donner lieu à des arrestations sans motif légitime" insiste la Ligue. Cette dernière rappelle aussi que "tout usage de la force doit être nécessaire et rester strictement proportionné. Il appartient aux forces de l'ordre de faire la distinction entre un rassemblement pour des prises de parole et une action de désobéissance civile, étant entendu que, même dans ce dernier cas, le recours à la force ne doit intervenir qu'en dernier recours et rester proportionné".
Pour l'ASBL, cet amalgame constitue une atteinte grave à la liberté de manifester et risque de produire un effet dissuasif sur des personnes qui souhaitent exercer leurs droits fondamentaux.