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De la glace d'eau a récemment été découverte sur la planète Mars. Des chercheurs et des instruments d'origine belge ont oeuvré pour cette recherche.
Une nouvelle étude révèle pour la première fois la présence de glace d’eau sous forme de givre au sommet des volcans martiens près de l’équateur de la planète rouge. "Proche de l'équateur signifie une température de surface qui, normalement, est trop importante pour la formation de glace d'eau", souligne Luca Ruiz Lozano, planétologue à l’Observatoire Royal de Belgique.
Cette découverte, publiée dans le journal scientifique Nature Geoscience, résulte des recherches menées par l’Observatoire royal de Belgique (ORB) et l’Institut royal d’Aéronomie Spatiale de Belgique (IASB).
Les instruments derrière la découverte
La présence de givre d’eau a donc été observée par des chercheurs belges à 20 km d’altitude sur le mont Olympe à la surface de Mars, le plus haut volcan du système solaire, grâce plusieurs instruments à bord de sondes spatiales de l’Agence spatiale européenne (ESA).
Trois instruments ont contribué à cette découverte et qui se trouvent à bord de deux satellites européens. L'un d'entre eux s'appelle "NOMAD" (Nadir and Occultation for MArs Discovery) et est un spectromètre est d'origine belge. "C'est de fabrication belge et c'est dirigé par l'aéronomie à Uccle", souligne Luca Ruiz Lozano.
"On a développé des modèles numériques qui permettent de simuler des conditions atmosphériques martiennes", explique le planétologue à l’Observatoire Royal de Belgique. "On a eu accès à la température de surface, à la pression, au vent, et toutes ces informations nous ont permis de définir la nature de la glace qui est de la glace d'eau."
Modélisation et conditions météorologiques
La modélisation de la circulation de l’air martien a montré que l’air humide peut se condenser en givre d’eau pendant la nuit et tôt le matin, ce qui est
similaire à ce que l’on observe sur Terre. Cela complète les recherches en cours concernant le cycle de l’eau sur Mars.. Cette découverte pourrait aider à la préparation de futures missions spatiales.Des découvertes récentes et révolutionnaires
L'une des premières percées majeures est venue de la mission Mars Odyssey. Arrivée sur Mars le 24 octobre 2001, Mars Odyssey a détecté une vaste étendue d'eau gelée sous la surface martienne. Cette glace, située à environ un mètre de profondeur, est constituée de boue gelée dans un pergélisol. Les premières indications de cette présence d'eau ont été fournies par les atterrisseurs Viking, qui ont photographié une fine couche de givre à l'aube martienne, probablement composée de cristaux de glace d'eau. "On sait, qu'il y a des millions d'années, l'eau était sous forme liquide à la surface de Mars", rappelle Luca Ruiz Lozano. "La définition de la vie que l'on connaît sur Terre émane de cette présence de liquide. La grande question est 'Est-ce que la vie a existé sur Mars?".
Sur Mars, il n'y donc pas d'eau liquide, mais la présence d'eau givrée ouvre des perspective concrètes. "Si les agences spatiales envoient des hommes
et des femmes à la surface de Mars, ils vont avoir besoin de ressources. On pourrait avoir accès à des ressources d'eau au niveau de l'équateur."Malgré ces découvertes impressionnantes, la quantité d'eau dans l'atmosphère de Mars reste extrêmement faible. Elle ne dépasse pas les 100 micromètres. À titre de comparaison, une atmosphère terrestre contenant seulement 1 millimètre d'eau de pluie est considérée comme très sèche. Cela montre à quel point Mars est aride.