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Signé Giltay: Plus d'un million de français renoncent à se faire soigner chaque année, comment faire face aux déserts médicaux?

En France, la crise du Covid a révélé de manière criante les difficultés du secteur médical. Fermeture de lits, de maternités, de petits hôpitaux et rareté des médecins généralistes, les problèmes sont nombreux. L'un des plus graves, c'est probablement l'apparition de déserts médicaux qui touchent 30 % des Français, surtout en zone rurale.

Un célèbre livre publié en 1947 avait pour titre « Paris et le désert français ». Il dénonçait la concentration à Paris de l'essentiel des pouvoirs et des services. Depuis cette publication, hormis l'apparition de grandes agglomérations régionales, rien n'a changé. Dans le secteur médical, cette fracture est dramatique. Si vous vivez à Paris, à Lille, à Bordeaux, à Marseille, à Lyon, à Nice, à Toulouse, à Strasbourg, pas de problème. Mais pour le reste, la France se vide. Les jeunes praticiens ne veulent plus s'installer en zone rurale. Le médecin de campagne, dont l'épouse était la secrétaire, n'existe plus.

Plus d'un million de Français renoncent à se faire soigner 

En France, l'installation des médecins est libre et les jeunes préfèrent ouvrir ou reprendre un cabinet, à Paris ou sur la Côte d'Azur, plutôt que dans le Pas-de-Calais ou le Massif central. Résultat, 30% des patients vivent dans une zone à accès médical difficile, où il faut au moins une demi-heure de trajet pour atteindre un médecin. Comme la population rurale, souvent âgée et en difficulté économique, a du mal à se déplacer, 1,6 million de personnes renoncent chaque année à se faire soigner.

11% des plus de 17 ans n'ont pas de médecin traitant. Obtenir un rendez-vous avec un spécialiste relève de l'exploit. Il y a des délais de six mois pour une consultation en ophtalmologie.

Des médecins en difficulté

Quant aux médecins généralistes encore présents dans ces déserts, ils sont 45% à souffrir de burn-out. Une des principales raisons est l'application, entre 1971 et 2020, d'un numerus clausus sévère pour les études de médecine. Le nombre de diplômés a baissé et ne commencera à remonter qu'après 2030.

Quelles solutions ?

Il existe néanmoins des solutions. Des communes rurales sont prêtes à soutenir financièrement l'installation de médecins et même à leur fournir un cabinet et un secrétariat. Une autre serait justement de diminuer les tâches administratives pour que les médecins se concentrent sur les soins. La création de maisons médicales desservant une large zone est aussi une piste. Mais faut-il encore qu'il y ait des médecins pour les occuper ?

Récemment, le développement de la télémédecine a permis d'assurer à distance des consultations dans des maisons de retraite isolées. Et puis, il faudrait améliorer les rémunérations du personnel médical. La tâche est difficile et la médecine française a besoin d'un bon docteur.

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