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Pollution aux PFAS: comment les erreurs dans les analyses ont-elles pu se produire? "Il fallait être transparent"

Des résultats d'analyses sanguines pour détecter la présence de PFAS menées à Chièvres et Ronquières sont donc erronés. Alors que ce dossier est particulièrement sensible, qu'a-t-il pu bien se passer? l'ISSEP, l'Institut scientifique de service public, qui a centralisé les analyses, s'explique. 

Chargé de réaliser les analyses des tests sanguins, le laboratoire Eurofins aurait rencontré un problème de conservation des échantillons.

Conséquence: les taux de présence de PFAS dans le sang auraient été sous-estimés. Cette erreur a été constatée par l'Institut scientifique de service public. "On a eu un nombre important d'échantillons qui ont été prélevés et analysés", explique Rose Detaille, directrice de l'Institut scientifique de Service public (ISSEP). "Il n'a pas été possible pour le laboratoire d'analyser les échantillons directement après le prélèvement. Ils ont été systématiquement conservés, congelés, et visiblementn les conditions de congélation n'étaient pas idéales."

Un facteur correctif de 50% sera appliqué au résultat. Les recommandations ne devraient pas changer pour les habitants présentant un taux de PFAS inférieur à 2 microgrammes ou supérieur à 20 microgrammes par litre de sang. Pour ceux qui se situent entre ces deux seuils, de nouveaux prélèvements auront lieu. "C'est difficile peut-être à entendre par rapport à la population qui a déjà quand même pas mal souffert par rapport à cette situation", admet Rose Detaille. "Il fallait être transparent par rapport à ce qu'on avait découvert, même si on savait que ça allait faire pas mal de bruit et que ce n'était pas le dossier où il fallait avoir non plus ce type de problématiques."

"Beaucoup de stress et d'interrogations" 

Ministre de la Santé dans l'ancien gouvernement Wallon, aujourd'hui dans l'opposition, Christie Morreale s'étonne de cette erreur du laboratoire et réclame la réunion en urgence de la Commission Wallonne de l'Environnement. "Il faut se rendre compte que la population, elle l'a vécu pendant plusieurs mois avec beaucoup de stress, beaucoup d'interrogations", indique la cheffe du groupe PS au Parlement de Wallonie. "Aujourd'hui, un nouveau rebondissement qui l'accable, je pense, et donc c'est important de pouvoir entourer cette décision en disant aux gens qu'on va refaire des analyses très rapidement."

Chargée du dossier jusqu'en juin dernier, Céline Tellier ne souhaite pas réagir, estimant que l'ancien gouvernement n'a commis aucune faute.

Désigné par un marché public européen, le laboratoire incriminé n'a pas donné suite à notre demande d'interview.

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