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Chaque début d'année, des millions de personnes dans le monde relèvent le défi du "Dry January", un mois sans alcool. Cette initiative, qui connaît un succès croissant, promet des bienfaits notables sur la santé physique et mentale, mais est-ce le cas ?
Lancé en 2013 au Royaume-Uni par l'organisation Alcohol Change, le Dry January a depuis conquis plusieurs pays, dont la France, la Belgique et le Canada. En Belgique, où la Fondation contre le cancer porte l’initiative depuis 2017, le phénomène est particulièrement populaire.
En 2024, 1,5 million de Belges, soit 20 % des adultes, ont relevé le défi, faisant du pays un leader mondial en termes de participation. En France, où l’initiative a débuté officiellement en 2020, 4,5 millions de personnes ont tenté l’expérience l’an dernier.
Quels sont les bienfaits pour le corps ?
Une étude publiée dans la revue Frontiers in Public Health en décembre 2024 par le centre hospitalier Le Vinatier à Lyon met en lumière plusieurs impacts sur la santé.
Parmi les principaux résultats, une diminution du cholestérol, de la pression artérielle et de la résistance à l’insuline a été observée. L’arrêt de l’alcool améliore également la qualité du sommeil, car le corps n’a plus besoin d’éliminer cette substance pendant la nuit, ce qui lui permet de se régénérer plus efficacement.
Une meilleure qualité de sommeil entraîne un regain d’énergie au quotidien, une meilleure capacité de concentration et une diminution des symptômes d’anxiété ou de dépression, selon l’étude JANOVER menée auprès de 5 000 participants.
Le système digestif bénéficie aussi de cette pause : en l’absence d’alcool, l’estomac et les intestins fonctionnent de manière plus efficace, réduisant les ballonnements et les inconforts digestifs. La peau, souvent déshydratée par l’alcool, retrouve éclat et souplesse, tandis que la suppression des calories associées aux boissons alcoolisées peut entraîner une perte de poids.
Une transformation durable des habitudes
Les effets du Dry January ne se limitent pas à une amélioration temporaire de la santé. Selon l’étude JANOVER, deux tiers des participants au défi de 2024 ont diminué leur consommation d’alcool jusqu’à neuf mois après janvier, tant en fréquence qu’en quantité.
Ceux qui ont relevé le défi jusqu’au bout rapportent également une meilleure qualité de sommeil, une santé mentale renforcée et un sentiment de bien-être général.
L’étude souligne que le Dry January atteint particulièrement bien les consommateurs identifiés comme à risque : 32 % des participants se reconnaissent comme tels, contre seulement 17 % chez les non-participants.
Pour ces derniers, le défi est une opportunité de réévaluer leur rapport à l’alcool et de s’aligner sur les recommandations officielles, à savoir ne pas dépasser deux verres par jour, ni dix verres par semaine.
Une mobilisation intergénérationnelle
Le Dry January séduit davantage les jeunes adultes, selon les résultats de l’étude. En 2024, 29 % des 18-34 ans ont participé au défi, contre 20 % des 35-54 ans et seulement 15 % des plus de 55 ans.
Cette mobilisation des jeunes, encouragée par une large présence sur les réseaux sociaux et une offre croissante de boissons sans alcool dans les bars et les commerces, reflète une prise de conscience accrue sur les effets de l’alcool.