Partager:
Vous êtes nombreux à avoir pris des "bonnes résolutions" pour l'année 2025. Mais allez-vous vous y tenir? Caroline Depuydt, psychiatre, est notre invitée ce lundi. Elle décrypte cette habitude annuelle et explique pourquoi ces résolutions tombent généralement vite aux oubliettes.
Nouvelle année rime souvent avec bonnes résolutions. Cela s'explique notamment avec le "fresh start effect" explique Caroline Depuydt: "L'effet de renouveau. C'est un effet psychologique qui fait qu'aux moments où il y a des changements, on se pose et on prend un petit temps pour mettre en place des objectifs de modification. C'est ce qui se passe avec la nouvelle année. C'est une façon de reprendre un peu de contrôle sur son avenir et d'anticiper positivement des éventuels changements qui vont être là pour nos comportements ou pour nos habitudes."
Le but principal est donc la motivation. Pourtant, les bonnes résolutions du nouvel an ont une durée de vie de trois semaines en général. Comment l'expliquer? "C'est la grande question. Je pense que les résolutions qu'on prend sont généralement complètement démesurées, irréalistes, et surtout, elles sont motivées par la culpabilité. En fait, elles répondent et elles témoignent de ce que j'appelle les injonctions internalisées: 'Il faut, il faut, il faut', 'Je dois reprendre le sport'… Ça montre la pression sociale dans laquelle on est. On est dans une société qui est dans la performance, dans le culte de la performance, du bien-être, du développement. On doit tout bien faire. Et finalement, c'est assez culpabilisant parce qu'on n'y arrive pas. On n'arrive pas à être à la hauteur de ces fameuses injonctions. Et donc, on essaye, on tente", avance l'experte.
Dès lors, elle suggère de "mettre en place des ajustements" plus réalistes pour s'améliorer sans être en compétition avec soi-même. Elle donne un exemple avec une résolution fréquente: diminuer son temps d'écrans. "Moi, j'ai envie de passer moins de temps sur mes écrans parce que j'ai envie d'être plus en famille, de plus partager du temps en réel. Je vais alors prendre la décision de ne plus utiliser mon téléphone pendant les repas en famille. Mais vraiment d'être l'exemple de ça. Je vais mettre mon GSM plus loin et on va parler."