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Sécurité routière: selon Bertrand Caroy, la police est particulièrement attentive à cette substance "plus dangereuse que l'alcool"

Lorsqu'on évoque les dangers de la conduite sous influence, on pense bien souvent aux conséquences de l'alcool. Pourtant, de nombreux conducteurs sont aujourd'hui sous l'influence de la drogue, en particulier de la cocaïne. Quels outils sont mis à disposition de la police pour rapidement les détecter ? Quelles sanctions sont appliquées ? Analyse et explications avec l'inspecteur Bertrand Caroy. 

Avec des affaires comme celles de Pierre Palmade ou de Christophe Dechavanne, tous deux condamnés pour avoir conduit sous influence de la drogue, le débat concernant la sécurité routière est relancé. Aujourd'hui encore, lorsqu'on évoque la conduite sous influence, on a tendance à penser à l'alcool... Ce qui n'est pourtant pas la problématique la plus fréquemment rencontrée lors des contrôles de police. 

"Tout le monde pense toujours à l'alcool, mais le problème maintenant sont principalement les drogues. Si je prends les chiffres de 2024, sur notre zone de police, on a eu 277 conducteurs sous l'influence de la drogue et 185 sous l'influence de l'alcool. La différence est quand même très importante. Donc l'alcool, on connaît ça et on le contrôle depuis des années. Maintenant, la drogue est venue prendre une place très importante. Et c'est aussi dangereux, voire plus dangereux", explique ainsi Bertrand Caroy, inspecteur de police. 

Les drogues les plus courantes sont le cannabis et la cocaïne. "Quand on voit le prix de la cocaïne, on se dit que les personnes dépensent beaucoup d'argent, tout ça pour quelque chose qui est de toute façon interdit en Belgique. On voit des conducteurs, même qu'on ne penserait pas, qui sont sous l'influence de cette drogue", ajoute-t-il. 

Comment détecter un automobiliste sous influence ? 

Tout est cadré par une check-list que les contrôleurs consultent en cas de doute : "Quand on voit la personne lors du contrôle, on regarde son regard, sa manière d'agir, sa manière de parler. Tout ça correspond à des signes à détecter dans notre liste. Et si la personne reconnaît également consommer de la drogue, on fait un test salivaire qui va répondre à cinq types de drogues : la cocaïne, les amphétamines, les méthamphétamines, les opiacés et le THC, donc le cannabis".

Le test salivaire est ensuite envoyé dans un laboratoire qui va transmettre les résultats au procureur du roi. Ce dernier, suite à l'analyse du nombre de nanogrammes présents dans l'organisme de l'individu, peut acter (ou non) sa condamnation. 

Quelles sanctions ? 

Si la conduite sous influence est avérée, les conséquences sont-elles les mêmes s'il s'agit d'alcool ou de drogue ? "Non, ce ne sont pas les mêmes au niveau de l'alcool. Il y a des prix qui sont déterminés selon les taux", répond Bertrand Caroy. "Maintenant, au niveau de la drogue, c'est le procureur du roi qui va condamner la personne. Il y a un retrait de permis de conduire qui est directement ordonné. Et par la suite au tribunal, le procureur du roi a devant lui les antécédents de la personne. Si la personne est récidiviste ou pas, si elle est connue pour d'autres faits... Tout ça fait que la sanction sera différente".

Attention aux médicaments 

Outre l'alcool et la drogue, certains médicaments représentent aussi un danger au volant. La plupart des gens ne lisent pas entièrement la notice est passent à côté des effets indésirables, voire de l'interdiction claire et nette de rouler en ayant pris le médicament.

"Quand on prend un médicament, il faut regarder si la conduite d'un véhicule est interdite ou pas. (...) Si on prend par exemple des médicaments comme le Diazepam, c'est interdit de conduire un véhicule. Une personne qui est dépressive, qui prend certains médicaments, ne peut souvent plus conduire le véhicule", souligne l'inspecteur. 

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