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"On a des gens partout dans le couloir, on essaye de faire au mieux avec la place qu'on a": les urgences sont trop souvent saturées

L'accès aux soins de santé est une préoccupation des Wallons, la deuxième après le pouvoir d'achat, d'après notre dernier grand baromètre. Alors quelles sont les demandes des professionnels de la santé vis-à-vis du monde politique ? 

Les services mobiles d'urgence et de réanimation sont souvent saturés et sous pression. Ils tournent à flux tendu. "Comme vous pouvez le voir aujourd'hui, on a des gens partout dans le couloir et donc on essaye de faire au mieux avec la place qu'on a qui est restreinte, raconte Marine de Mets, médecin urgentiste à La Louvière. Les bâtiments ne sont pas extensibles, mais les gens continuent d'arriver. On fait ce qu'on peut. On ne soigne pas les gens dans les meilleures conditions, mais on donne ce qu'on peut pour faire au mieux."

Trop de cas non-urgents 

Pour les patients, l'attente est souvent longue. En cause ? Les cas non-urgents qui se présentent, soit 20 à 30% quotidienement selon le chef des urgences de l'hôpital de Jolimont à La Louvière. Le service reçoit 160 patients par jour. Pour François-Xavier Lens, chef du service des urgences du CHU Helora Jolimont, il faut réguler: "Si le système de santé, à chaque fois qu'il va venir aux urgences, il est remboursé de la même manière, qu'il soit adéquat ou inadéquat, mais lui, s'il n'a pas un signal pour dire ça, c'est peut-être pas une bonne raison. Il n'y a pas de raison qu'il se comporte de manière différente."

Les interventions du SMIC

Les soignants travaillent à l'hôpital, mais aussi en dehors. Vincianne et Marine sont affectées au poste SMIC. Depuis 12 ans, Vinciane est infirmière urgentiste et pilote. "On ne sait jamais exactement ce qu'on va avoir comme intervention, donc tout peut arriver. Forcément, il y a toujours un petit peu d'adrénaline. Sur la route, il faut toujours rester prudent, surtout que parfois, on ne nous entend pas venir."

On ne sait jamais exactement ce qu'on va avoir comme intervention, donc tout peut arriver.

Travailler au poste SMIC ça signifie souvent travailler sous-pression. Les infirmières sont dans l'urgence. "Vite et bien, on va dire. Il faut faire les choses dans le bon ordre et correctement pour que les choses soient faites au mieux."

Une fois leur intervention terminée, les soignants reviennent à l'hôpital. Le système belge est différent du système français. Chez nous, pas de pause après une intervention. Les professionnels reprennent directement le service en salle.

En cas d'hospitalisation, Jolymont va recevoir 685 euros par jour. Ses frais atteignent en réalité 1200 euros. 

Les soignants face à l'agressivité des patients

Le personnel médical fait également face à une autre difficulté du métier: l'agressivité. "On est très souvent confrontés à de l'agressivité de la part des patients. Le paradoxe, c'est que c'est le plus souvent les patients qui sont les moins malades, qui sont les plus agressifs envers nous. Il y a une sorte de volonté de consommation du soin de santé, du tout, tout de suite."
 

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