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Angelina Jolie a enflammé jeudi soir le tapis rouge du festival de Venise pour la présentation en compétition de "Maria", où elle incarne la cantatrice Maria Callas à la fin sa vie, un rôle pour lequel elle a suivi des cours de chant afin de prêter sa voix à la diva.
"J'ai passé presque sept mois à m'exercer", a-t-elle raconté devant la presse, remerciant le réalisateur Pablo Larrain de l'avoir fait chanter pour "commencer dans une petite pièce et pour finir à la Scala" de Milan.
"Il m'a donné le temps de progresser, mais j'avais peur de ne pas être à la hauteur" de "la voix du siècle", a-t-elle dit.
La Callas (1923-1977) fut à l'époque de sa gloire une star absolue, aussi bien pour sa carrière exceptionnelle sur les scènes les plus prestigieuses, de la Scala à l'Opéra de Paris, que pour son idylle tourmentée de neuf ans avec Onassis, suivie de près par la presse à scandale.
"La référence pour moi pour savoir si j'ai été assez bonne, ce sont les fans de Maria Callas et les amateurs d'opéra, et ma crainte serait de les décevoir", a affirmé la star américaine de 49 ans, qui fait son grand retour à l'écran depuis le film Marvel "Les éternels" (2021) et la saga "Maléfique".
Derrière la caméra pour ce biopic sur la "prima donna assoluta", qui aurait fêté ses 100 ans en décembre 2023: le Chilien Pablo Larrain, qui avait remporté l'an dernier à Venise le prix du meilleur scénario pour "Le comte", sur le dictateur Augusto Pinochet.
Orfèvre du genre biographique, le cinéaste de 48 ans a signé entre autres "Neruda" (sur l'écrivain chilien Pablo Neruda), "Jackie" (sur la Première dame américaine Jackie Kennedy) ou encore "Spencer" (sur Lady Di), présenté sur le Lido en 2021 avec Kristen Stewart dans le rôle-titre.
Lui-même "un fan d'opéra depuis l'enfance et un grand fan de Maria Callas", il s'est dit "très intrigué par le fait qu'il n'y ait presque pas de films sur des opéras ou des chanteurs d'opéra". C'est pourquoi il a voulu "faire un film sur celle qui est probablement la plus grande voix de l'Histoire, et qui a eu une vie très belle mais difficile".
- Fan des Clash -
Il a choisi de se concentrer sur la fin de vie de Maria Callas, recluse dans son luxueux appartement parisien et inconsolable depuis qu'elle a été abandonnée par l'amour de sa vie, le richissime armateur grec Aristote Onassis, qui a épousé Jackie Kennedy.
Recourant aux flashbacks sur des moments clés de sa vie, sur scène ou en privé, il raconte sa quête désespérée pour retrouver sa voix d'or qui lui fait défaut. Elle mourra d'un arrêt cardiaque à 53 ans.
Les dialogues ciselés ne manquent pas de sel: "Le bonheur n'a jamais produit de bonne mélodie", affirme ainsi Jolie/Callas, qui lance aussi dans un restaurant: "Je n'ai pas faim, je viens au restaurant pour être adorée".
Aux côtés de la star américaine figurent trois acteurs italiens, Valeria Golino dans le rôle de sa sœur, Pierfrancesco Favino et Alba Rohrwacher dans celui du couple de domestiques Ferruccio et Bruna, restés à ses côtés jusqu'à sa fin tragique.
Née Maria Kalogeropoulou, elle devint La Callas au prix d'énormes efforts, suivant un régime draconien pour perdre 30 kg et se muer en diva au port altier et à l'élégance sans faille.
Face à ce monument de l'opéra, Angelina Jolie a reconnu ne pas être une experte: "J'étais plutôt branchée punk, et j'aimais toutes sortes de musiques mais j'écoutais sans doute davantage The Clash", a-t-elle dit, en souriant.
La star de Hollywood s'est cependant trouvée des similitudes avec elle: "Notre point commun, c'est son côté extrêmement doux et le fait de ne pas avoir la possibilité d'exprimer publiquement cette douceur". Et d'ajouter: "Nous avons en commun cette vulnérabilité plus que toute autre chose".