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David Hallyday se confie sur la création de son dernier album "Requiem pour un fou", un hommage passionné à son père et à la musique qui a marqué sa vie.
RTL info : Dans votre album "Requiem pour un fou", vous mélangez votre répertoire et celui de votre père. Vous reprenez "L'envie", "Diego libre dans sa tête", "Vivre pour le meilleur". C'était important pour vous de chanter les chansons de votre père ?
David Hallyday : Ce qui est important, c'est de raconter la suite de l'histoire, de ce qu'on a commencé à raconter avec lui. Quand j'ai composé l'album "Sang pour sang", on a commencé quelque chose, et ce projet a traversé plusieurs épreuves. On va dire que cela a duré environ trois ans. J'ai commencé à revisiter mes chansons, et j'ai écouté des chansons qui m'ont ouvert les portes de ma carrière. J'ai trouvé qu'elles avaient un peu mal vieilli au niveau de la production, donc je me suis amusé à les refaire et à les revisiter. Puis, je me suis dit pourquoi ne pas reprendre des chansons que j'avais composées pour mon père, comme "Sang pour sang", "Un jour viendra", "Vivre pour le meilleur". De fil en aiguille, j'ai voulu voir un peu plus grand dans mon répertoire et aller plus loin dans le sien. Finalement, je me suis retrouvé à faire cet album dont la thématique est familiale.
Vous évoquez "Sang pour sang", une chanson que vous avez composée pour lui. Cette fois-ci, vous la chantez en duo, en utilisant la voix de votre père. Le clip nous fait penser à la version de 1999. Aujourd'hui, vous avez tourné ce clip avec votre fils.
C'est en fait la continuation normale des choses et de la vie. Donc maintenant, on est trois générations de famille dans un seul clip. C'était très fort émotionnellement.
Votre fils connaissait cette chanson ?
Il connaissait la chanson, mais il écoute un peu de tout. Je lui ai fait découvrir un peu la pop quand il était plus petit. Donc il connaît bien cette faculté de pouvoir écouter tous les styles. Je lui ai fait le répertoire de son grand-père. Il ne connaît pas tout, mais il ne connaît pas tout, mais il connaît les principales, c'est-à-dire les chansons de scène comme "Que je t'aime", "Requiem pour un fou".
Il se dirige aussi vers la musique ?
Il adore ça, mais non, c'est artiste d'une autre façon, mais pas dans la musique. D'ailleurs, tous mes enfants sont artistes dans le cinéma et la peinture.
En 1999, vous jouiez au billard avec votre père, Johnny Hallyday, dans le clip. Quels souvenirs gardez-vous de cette époque-là ?
J'étais assez impressionné parce que c'était le premier clip qu'on faisait ensemble sur une de mes chansons. Donc, il y avait forcément quelque chose de très fort d'un point de vue émotionnel. Rien que le fait de travailler tous les deux sur un projet, c'était très fort. C'était après l'enregistrement de l'album, donc on avait déjà vécu des choses fortes. C'était très amusant à faire, et le fait d'être tous les deux, c'était vraiment sympa.
Vous avez aujourd'hui à peu près le même âge que lui à l'époque. Ça a joué dans le choix des chansons de votre album ?
Non, j'ai choisi certaines périodes que je trouvais prolifiques d'un point de vue musical chez mon père. C'étaient les années 70 et une partie des années 80, avec les trois albums qu'il a eus avec Michel Berger et le fameux album "Gang". Puis il y a eu Jean-Jacques Goldman aussi, toutes ces chansons comme "Laura", "L'envie", ça fait partie de mon ADN. J'ai pris un peu de ces périodes-là, des grosses chansons de scène, on va dire.
Il y a donc des chansons de votre père, et les vôtres aussi qui sont modernisées, remises au goût du jour. C'était une envie ?
Oui, c'était une envie. Je trouvais ça intéressant. Il y avait plusieurs challenges : est-ce qu'on peut écouter une chanson et en faire une nouvelle, pas une reprise, mais une nouvelle chanson tout en la reconnaissant ? On appelle ça une reprise, mais ce n'était pas vraiment le cas parce qu'une reprise, c'est un peu refaire la même chose. Je voulais vraiment présenter quelque chose de nouveau. Je trouvais ça intéressant. Et pour la nouvelle génération qui ne connaît pas nécessairement ces titres-là, je trouvais ça intéressant à faire. Mais c'était un gros challenge.
Vous l'avez dit, l'un des thèmes principaux de cet album, c'est la filiation. Une partie de vos racines vous ramène en Belgique. Vous avez connu votre grand-père, Léon Smet ?
Je l'ai connu, mais dans des circonstances un peu difficiles. J'étais très petit la première fois, j'avais cinq ou six ans, et après, je devais avoir huit ans. Je l'ai croisé dans un ascenseur et ce qui m'avait frappé, c'étaient vraiment les yeux de la famille.
Il repose dans un cimetière, ici à Bruxelles. Vous avez récemment repris la gestion de sa tombe. C'était naturel pour vous de reprendre ça ?
Absolument, parce qu'il était quelqu'un d'assez passionnant dans la mesure où c'était un artiste aussi. Il a fait beaucoup de choses. Je crois qu'il a fait le premier film muet en Belgique. Il a été comédien, il a écrit des livres, des romans. Il a fait plein de choses. Donc j'ai pris part à cette fibre artistique aussi. C'est vrai qu'il a fini sa vie un peu seul, mais malheureusement, c'était la moindre des choses de reprendre ça, c'était naturel.
Aujourd'hui, vous êtes vous-même grand-père. Votre fille Ilona est la maman d'un petit Harrison. Il paraît que vous êtes un vrai papy poule ?
Quand ma fille m'a annoncé qu'elle était enceinte, j'étais forcément très heureux, mais ça m'a mis un petit coup parce que je n'étais pas prêt à ça. Quand on pense aux grands-parents, on a une image un peu différente, plus avancée en âge. Mon grand-père était beaucoup plus âgé, donc c'était différent. Mais finalement, j'ai trouvé cette position absolument formidable parce qu'on n'a plus besoin vraiment d'éduquer, on est là que pour les bons moments et je trouve ça formidable.