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Pour leur 40e édition, les Francofolies de La Rochelle s'offrent un beau plateau pour l'ultime soirée dimanche, jour de Fête nationale, avec Phoenix, Jean-Michel Jarre, deux valeurs sûres françaises à l'export, et le phénomène Zaho de Sagazan.
C'est une première pour "JMJ" dans ce port de Charente-Maritime et ses célèbres tours (150.000 festivaliers en 2023). Il y a pourtant une évidence. "Les Francos, c'était loin de mes activités (électro, nouvelles technologies du son, etc.) mais pas de mon ADN parce que, au départ, je suis très lié à la chanson française", rappelle l'artiste à l'AFP.
Sa carrière solo explose en électro avec "Oxygène" (1976) et "Equinoxe" (1978) mais le fils du compositeur Maurice Jarre s'est auparavant fait un prénom en ciselant des textes pour Christophe -- albums "Les paradis perdus" (1973), "Les mots bleus" (1974) -- ou en collaborant avec Françoise Hardy en 1975, entre autres.
Ce CV est bien dans les têtes du groupe Phoenix. "Les albums qu'il a fait avec Christophe sont, pour nous, au Panthéon de ce qui est français", assure à l'AFP Laurent Brancowitz, que tout le monde appelle "Branco", un des guitaristes de cette formation.
"Les Francos, cette année, c'est une belle combinaison avec la Fête nationale et Jean-Michel Jarre. Etre dans la même affiche que lui, c'est un fil tiré entre générations". "Jean-Michel Jarre a eu une influence fondamentale dans l'histoire des musiques", salue-t-il encore.
- Foule à Bratislava -
Jarre est lui aussi ravi de "faire la clôture de ce festival avec des gens" qu'il "aime énormément".
Les trois têtes d'affiche ne sont pas si éloignées que ça. Phoenix est considéré comme une pierre angulaire de la French Touch, sphère dont Jarre est une figure tutélaire, bien avant que cette étiquette n'existe.
Et les festivaliers découvriront en live toute la richesse des liens tissés par Zaho de Sagazan entre chanson et électro. Avec un final très club, comme l'ont apprécié récemment les spectateurs au Festival Beauregard, près de Caen.
Si la reconnaissance de la chanteuse de 24 ans est principalement hexagonale (quadruplé aux dernières Victoires de la musique en début d'année), elle a bénéficié d'une belle exposition à l'international en reprenant "Modern love" de David Bowie en cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes.
Jarre, 75 ans, est mondialement connu. L'artiste aux 85 millions d'albums vendus a, entre autres coups d'éclat, célébré le passage à l'an 2000 au pied des pyramides de Gizeh en Egypte. C'est un pionnier dans l'art de sortir l'électro des clubs pour ouvrir de nouveaux horizons.
Mi-mai, "JMJ" a encore fait sensation à Bratislava (Slovaquie), lors d'un concert gratuit devant plus de 100.000 personnes, avec la participation de Brian May, guitariste de Queen.
- Toit de Paris-CDG -
L'occasion d'un "coup de projecteur sur un festival, Starmus, qui veut penser le futur d'une manière différente, avec des gens un peu +outside the box+ (+en dehors des clous+, NDLR)", développe le Français.
Starmus, dont c'était la 7e édition, est un rendez-vous international mêlant arts et sciences, en partenariat avec Eset, acteur majeur de la cybersécurité.
Bénéficiant d'une belle aura aux USA, Phoenix est également un vecteur du rayonnement culturel français. Ils sont d'ailleurs alignés, avec d'autres références de la French Touch (Air, Etienne de Crécy, etc.), le 17 juillet pour un concert-évènement gratuit (via inscription sur la plateforme Dice) sur le toit du Terminal 1 de l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, qui fête ses 50 ans.
"Là, c'est une combinaison gagnante: on est toujours à la recherche d'une nouvelle aventure, ça nous a plu, et puis il n'y a que des amis", commente "Branco". "Il y a un côté historique avec toute une génération qui se retrouve mais on va le prendre comme l'occasion de faire la fête avec des amis sur un toit (rires)".