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Pierre Niney nous plonge dans les profondeurs de son expérience en tant que protagoniste principal de la nouvelle adaptation du classique littéraire d'Alexandre Dumas, "Le Comte de Monte-Cristo". Le talentueux acteur français, déjà renommé pour ses performances diversifiées, revient sur son immersion dans ce rôle emblématique et les défis uniques que cela a représentés pour lui.
RTL info : Vous interprétez le Comte de Monte-Cristo dans une nouvelle adaptation du livre d'Alexandre Dumas. Aviez-vous lu ce livre avant qu'on vous propose le rôle ? Quel est votre lien avec cette histoire ?
Pierre Niney : J'ai eu la chance de découvrir ce livre quand j'avais quinze ou seize ans, et ce fut le premier livre que j'ai lu non par obligation, mais par pur plaisir. J'adorais rallumer ma lampe la nuit et voyager avec ce personnage, à la fois héros et anti-héros.
Le Comte de Monte-Cristo est un personnage culte, et le film promet aventure, amour, suspense, tension, et même un peu de satire. Les réalisateurs ont dit que vous étiez leur choix immédiat pour le rôle. Qu'est-ce qui vous a décidé à participer à ce projet ?
Ce rôle avait tout pour séduire un acteur. Ce n'est peut-être pas le rôle de ma vie, mais il est certainement l'un des plus importants pour moi. Il offre une rare complexité, en démarrant avec un jeune marin innocent de vingt ans, qui traverse l'amour, la souffrance mentale et physique, pour finalement embrasser un chemin de vengeance et s'ériger presque en dieu, voire en diable. C'est un parcours extraordinaire et jouer cinq personnages en un, c'était une opportunité que je ne pouvais pas refuser.
Vous avez même pensé à la voix et à la démarche du personnage selon les époques. Ce travail de préparation vous a-t-il amusé en tant qu'acteur ?
J'ai adoré ça. Les réalisateurs ont fait un travail remarquable en mettant en avant le fait que Monte-Cristo lui-même met en scène sa propre vie, créant des masques et des avatars pour mieux servir sa vengeance. Cela résonne avec le métier d'acteur, où le masque et le jeu sont essentiels pour captiver et émouvoir le public.
Vous avez mentionné une certaine filiation entre Monte-Cristo et Batman, en tant que figures de vengeance et de justice.
Absolument. De nombreux super-héros américains ont puisé leur inspiration dans Monte-Cristo, un récit fondateur sur la vengeance et la justice qui soulève des questions morales profondes. Bruce Wayne, par exemple, partage des similitudes avec Monte-Cristo en tant que milliardaire justicier qui opère masqué.
Le film explore le thème de la vengeance implacable. Que ressentez-vous à jouer un tel rôle ?
Je pense que la vengeance, c'est quelque chose de très humain. Des films comme ceux de Tarantino ou de Clint Eastwood explorent cette facette de l'humanité de manière cinématographique. C'est à la fois avouable et inavouable d'éprouver du plaisir à voir quelqu'un réparer une injustice. Mais il y a un plaisir certain à voir quelqu'un qui a été enfermé quinze ans injustement dans un cachot, dans les pires conditions du monde, à se venger de la manière la plus sophistiquée possible.
Il y a une scène mémorable où vous échappez d'un sac jeté à la mer. Pouvez-vous nous parler de la préparation pour cette scène ?
Les réalisateurs voulaient filmer cette évasion d'Edmond Dantès en plan-séquence, sans interruption. Nous avons tourné jusqu'à quinze mètres de profondeur dans un bassin en Belgique, un lieu exceptionnel pour ses simulations de vagues réalistes. C'était une expérience claustrophobe et angoissante à la fois pour moi et pour le spectateur. Du coup, je me suis entraîné à l'apnée avec un champion du monde, tout simplement.
Vous avez parlé de vos influences et du métier d'acteur. Vous semblez très engagé dans vos rôles. Cela vous vient-il de votre héritage belge ?
Ma mère est née à Courtrai et j'ai passé du temps en Belgique pendant mon enfance, mais je n'ai pas appris le flamand. Par contre, j'ai un grand-père qui est très attaché à la Belgique aussi et lui parle flamand pour le coup. Cependant, l'attachement à la Belgique fait partie de mon ADN familial.
Vous êtes l'acteur du moment, où chaque projet avec votre nom semble promis au succès. Comment gérez-vous cette pression ?
Je ne vais pas mentir, c'est un immense plaisir d'avoir cette liberté de choix dans ma carrière, après avoir rêvé de ce métier dans ma chambre d'adolescent. Je ne le prends pas comme une pression, mais comme une chance extraordinaire de vivre ma passion.
Comment faites-vous vos choix de rôles ?
Il n'y a jamais de garantie de succès, mais je veux que les films dans lesquels je m'engage offrent une expérience enrichissante et captivante au public. Je choisis des histoires qui, selon moi, valent la peine d'être racontées au cinéma et que les gens payent entre 5 et 15 € pour aller le voir. Ça me tient à cœur que les gens passent un moment et que le film soit à la hauteur de la promesse.
Le Comte de Monte-Cristo, réalisé par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, semble être un film visuellement impressionnant. Pensez-vous qu'il soit essentiel de le voir au cinéma ?
C'est à voir 100 % au cinéma. C'est le film le plus visuel que j'ai pu faire et qui sera peut être le film le plus généreux en termes d’aventure, de souffle et d'image de ma carrière. Donc, évidemment, il faut le voir au cinéma et sincèrement, ce sont des sensations dingues. En plus de la noirceur du récit, de la vengeance qui n'est pas juste un film d'action du tout.