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Le marché belge du streaming musical, bien que lucratif avec plus de 100 millions d'euros de revenus en 2023, ne parvient pas à rémunérer équitablement les auteurs-compositeurs. La Sabam déplore que seuls 15% des revenus leur soient attribués.
L'année dernière, les revenus des plateformes de streaming musical ont dépassé les 100 millions d'euros en Belgique. Cependant, cette somme impressionnante masque une réalité préoccupante : seule une minorité d'auteurs-compositeurs peut vivre de ces revenus, selon la Sabam, la société belge des auteurs, compositeurs et éditeurs.
Répartition des revenus du streaming
La distribution des revenus issus du streaming est inégale. Les plateformes conservent 30% des revenus, les interprètes et les labels en reçoivent 55%, ne laissant que 15% aux auteurs et compositeurs. "Autrefois, nous payions 20 euros pour un album contenant 10 à 20 titres. Aujourd'hui, pour ce prix, vous pouvez vous abonner à un service de streaming pendant deux mois et avoir accès instantanément à des millions de titres", explique Steven Desloovere, responsable "Musique" à la Sabam.
Comparaison avec les tendances internationales
Le marché belge du streaming est particulièrement fragmenté en raison de ses différentes communautés linguistiques et de son territoire restreint. Le streaming musical ne représente que 11% des revenus issus des droits d'auteur en Belgique, contre un quart à l'échelle européenne et un tiers au niveau mondial. De plus, seul un Belge sur dix est abonné à un service de streaming, un chiffre nettement inférieur à celui de nos voisins français et néerlandais.
Une minorité d'auteurs suffisamment rémunérés
Sur les 17.819 auteurs auxquels la Sabam a distribué des rémunérations l'année dernière pour l'utilisation en ligne de leurs œuvres musicales, seuls 862 ont reçu plus de 1.000 euros. Ce chiffre montre à quel point la majorité des créateurs peine à tirer des revenus substantiels de leur travail sur les plateformes de streaming.
Impact des abonnements gratuits
Un autre facteur aggravant est la prévalence des abonnements gratuits parmi les utilisateurs belges. "Les abonnements gratuits rapportent aux auteurs et compositeurs dix fois moins de revenus qu'une version payante", rappelle Steven Desloovere. Le nombre d'abonnés payants en Belgique est jusqu'à 30% inférieur à celui des pays voisins, ce qui réduit encore les revenus potentiels pour les créateurs de musique.
Préférence pour la musique locale en déclin
Enfin, la consommation de musique locale en Belgique est en baisse. En 2023, seulement 34% des morceaux écoutés sur les plateformes en ligne étaient des productions locales, contre 38% en 2022. Cette tendance accentue les difficultés financières des auteurs-compositeurs belges.