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"Le Lotus bleu" de Tintin reparaît aujourd'hui dans sa version originale de 124 pages, colorisée. L'occasion de s'intéresser à la réédition de cet album qui date de 1936. Pourquoi rééditer un album de Tintin ?
Le cinquième album des Aventures de Tintin "Le Lotus bleu" ressort aujourd'hui dans les librairies dans sa version originale de 124 pages, colorisée. Pourquoi rééditer cet album qui date de 1936?
L'une des principales raisons est de faire revivre l'œuvre auprès des nouvelles générations. Les albums de Tintin vieillissent et se détériorent. Avec une réédition, la qualité du papier et des couleurs sont ainsi améliorées. Cela donne donc davantage envie de le lire.
Une réédition comporte aussi un aspect financier: elle génère en effet de nouvelles ventes et attire peut-être aussi de nouveaux lecteurs. Cela rapporte de l'argent aux maisons d'édition et à l'auteur originel, en l'occurrence ici Hergé, grâce aux droits d'auteur.
Quid des œuvres dans le domaine public?
On a beaucoup parlé récemment d'œuvres qui passent dans le domaine public. Et en ce début d'année, aux États-Unis, ce serait le cas de Tintin.
Rappelons que des œuvres qui passent dans le domaine public, ce sont des œuvres qui peuvent désormais être librement reprises, adaptées, copiées ou reproduites. Il ne faut plus demander d’autorisation et donc ne plus devoir payer quoi que ce soit aux ayants droits.
Début d'année, le Centre d’étude du domaine public de la faculté de droit de la Duke University, en Caroline du Nord, a publié la liste des œuvres qui passaient désormais dans le domaine public. Et il y avait donc Tintin, mais le cas du petit reporter et son chien Milou est à relativiser.
Qu'est-ce que cela change?
D'abord, il n'y a que l'album "Tintin au pays des Soviets" sorti en 1929 qui tombe dans le domaine public aux États-Unis. Il ne s'agit donc que de cette représentation-là de Tintin. Les autres albums de Tintin sont encore protégés.
Ensuite, cela ne concerne que les États-Unis, car en Europe, les règles sont différentes. En Belgique, par exemple, il faut attendre 70 ans après la mort de l’auteur ou du créateur pour qu’une œuvre soit libre de droits. Chez nous, le personnage d’Hergé ne le sera pas avant 2054, George Remi alias Hergé étant mort en 1983.
Mais malgré ça, il y a eu une erreur aux États-Unis. L'académie qui a dressé la liste n'a pas pris en compte la nationalité d'Hergé et quand l'auteur de l'œuvre est étranger, les règles sont différentes. Les œuvres ne tombent dans le domaine public que 50 ans après la mort de leur auteur, soit en 2034 en ce qui concerne Hergé.