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Tous les jours, le directeur d'un hypermarché à Bruxelles doit constater une cinquantaine d’infractions dans son magasin. Et depuis quelques semaines, les voleurs se servent partout. "On retrouve des boîtes complètement vides. Les gens arrivent à dissimuler sur eux la marchandise et abandonnent les boîtes dans le magasin. Je suppose qu’ils ont donc des sacs et effectivement il n’y a pas d’antivol sur une viande qui a été cuite par nos professionnels. Cela passe donc aux caisses assez facilement", indique Denis Robin.
La technique la plus utilisée: le sous-pesage
En 20 ans de carrière, il n’a jamais connu autant de pertes de denrées alimentaires. Aujourd’hui même les produits les moins chers disparaissent. Et la technique la plus utilisée, c’est le sous-pesage. "Le principe, c’est de prendre une seule tomate, le client la pèse, sort son étiquette et la pose sur le paquet puis ajoute des tomates. Il oublie de repeser une deuxième fois son paquet quand il a ajouté de la marchandise dedans", explique le directeur.
Nos inspecteurs réalisent davantage d’interventions en ce moment
Une tendance que confirment plusieurs acteurs du secteur. "Avant, les voleurs se ruaient sur les cosmétiques et les produits chers faciles à vendre. Aujourd’hui, ils volent de plus en plus de nourriture", indique Securitas, l'entreprise de sécurité. "Nos inspecteurs réalisent davantage d’interventions en ce moment. Et nous remarquons que ces vols commencent plus tôt : généralement à la moitié du mois", assure pour sa part le groupe Colruyt.
Comeos plaide pour une "interdiction de magasin"
Selon la fédération belge du commerce (Coméos), les vols à l’étalage ont augmenté de 15% depuis le début de la crise. Pour dissuader les voleurs, la police peut infliger une amende jusqu’à 350 euros. Mais pour Coméos, il faut aller encore plus loin. "Nous proposons de renforcer cette initiative avec une interdiction de magasin, comme l’interdiction de stade et celle des parcs récréatifs qui fait l’objet d’un débat actuellement. D’ailleurs cette interdiction existe déjà aux Pays-Bas et là cela marche très bien", assure Isaac de Coster, expert sécurité chez Coméos.
En France, une enseigne excédée par les vols à répétition a même décidé d’afficher les visages des voleurs à l’entrée du magasin. Cette pratique est interdite.
Denis Robin lui a renforcé son système de surveillance. Le directeur est persuadé que la crise économique actuelle est la cause principale des vols dans son magasin.