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Les cadres supérieurs de la SNCF dénoncent "le jeu pernicieux et irresponsable" du gouvernement qui "met au pilori" les cheminots" et les soumet à un "chantage" sur la reprise de la dette, dans une lettre à la ministre Élisabeth Borne révélée mardi par l'Humanité.
Dans cette lettre datée du 5 avril, consultée par l'AFP, le syndicat des cadres supérieurs du groupe ferroviaire (SNCS) indique qu'il ne peut soutenir le mouvement de grève de deux jours sur cinq pendant trois mois, "particulièrement pénalisant pour nos concitoyens".
Toutefois, il accuse l'exécutif "de livrer à la vindicte populaire les cheminots et de les mettre en cause, en laissant entendre notamment qu'il y aurait un lien entre les récents dysfonctionnements de la SNCF et les cheminots (statut, organisation du travail...)".
"Les cheminots, comme tous les travailleurs de ce pays, n'ont aucune raison de mériter cette mise au pilori. Ils ne méritent pas non plus d'être soumis à un chantage", que le SNCS décrit comme un effort contre la reprise de la dette "partiellement et en fin de quinquennat".
Il affirme que les cheminots sont "meurtris et humiliés".
Les cadres supérieurs de la SNCF défendent également leur entreprise, en soulignant que, "contrairement à ce que semble insinuer le gouvernement, la SNCF est une entreprise qui bouge et qui est en progression constante, y compris en se préparant à la concurrence".
Ils remettent en cause la politique de l'État qui a fait "des projets TGV parfois discutables, en se servant de la SNCF comme banquier, en délaissant les transports de la vie quotidienne et en laissant l'infrastructure se dégrader".
Interrogé mardi, le président adjoint du SNCS, Jean Wieland, signataire de cette lettre, a assuré à l'AFP n'avoir pas reçu de réponse du cabinet de la ministre des Transports. "J'attends au minimum qu'elle m'envoie un récépissé", a-t-il dit.
Il s'est félicité des nombreux retours positifs reçus de la part des cadres supérieurs, des salariés et même de "cadres de la CGT" après ce courrier.