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Le vice-premier ministre CD&V Koen Geens était l'invité de Pascal Vrebos ce dimanche après le RTL INFO 13H. Il a répondu aux questions du présentateur après l'échec de sa mission auprès du Roi et à la veille de la remise du rapport des informateurs Patrick Dewael et Sabine Laruelle au Roi.
Depuis le 21 décembre 2018, il n'y a plus de gouvernement. On n'a pas l'impression que le politique court après un gouvernement ?
"Au moment où Marrakech s'est produit [Le retrait de la N-VA alors que le pacte mondial sur les migrations devait être signé par le premier ministre d'alors, Charles Michel, avait fait imploser le gouvernement belge, ndlr], mon parti, en tout état de cause, a essayé de faire en sorte que Charles Michel puisse reprendre la route avec un autre gouvernement, différemment composé, cela ne s'est pas fait. A partir des élections, nous avons été impliqués à partir du mois de novembre-décembre, et depuis lors nous avons pris nos responsabilités".
Le PTB dit qu'il faudrait diminuer le salaire des ministres et des députés après 6 mois sans gouvernement, ça les boosterait un peu. C'est une bonne idée ?
"C'est intéressant comme idée. Je crois que pour ma part, je ne m'y opposerais pas, mais je crois qu'il y a des gens qui dépendent vraiment, un ministre gagne plus qu'un parlementaire, qui dépendent, avec leur famille d'un tel salaire, donc ce ne serait pas trop dur".
Rappel de votre mission, votre parti n'a pas été très "cool" avec vous, ras-le-bol de Paul Magnette, qui a dit que vous l'avez mis "au supplice tout au long d'un chemin de croix". C'est encore un échec, ça ? Quelques semaines après, vous le ressentez toujours comme un échec, vous avez un peu de colère, d'amertume ?
"Non. Je suis franc. L'amertume dans la vie ne sert à rien. Je n'y reviens pas, car c'est vrai quand je dis que je ne suis pas amer, je ne l'ai jamais été dans ma vie, et on pourra constater que ceux avec lesquels j'ai eu dans le passé des non-consensus ou même des disputes, ça s'est toujours bien terminé, donc Paul Magnette peut être à l'aise".
Vous voilà de nouveau d'une certaine manière au centre du jeu avec votre parti. On attend la réunion de votre parti lundi pour savoir si vous allez être partant pour un Vivaldi plus ou une autre manière. Vous avez quand même refusé, je l'ai lu en tout cas, de vous rendre à une réunion secrète samedi soir ?
"Quand on ne va pas en secret à une réunion secrète on ne peut forcément pas en parler, donc je n'ai pas la réponse. S'il y avait une réunion secrète, en tout cas, moi, je n'étais pas invité".
Je pose ma question autrement. Est-ce que vous êtes pour un néo-Vivaldi, vu la crise, ou pour un Corona, c'est même votre président de parti qui a eu cette formule. Ou bien, à l'heure à laquelle on parle, vous n'en démordez pas, et vous dites toujours "Il faut la N-VA, c'est le plus grand parti, il faut une majorité flamande" ?
"Je suis venu pour deux raisons à votre programme. D'abord parce que vous me l'avez demandé depuis longtemps, deuxièmement parce que vous alliez m'interroger sur la réforme d'Etat. Donc, je ne vais pas répondre à la question. On connaît mes convictions par rapport à ça, mais ce ne serait pas délicat dans ma fonction, de dire des choses sur ce qui va se passer demain ou après-demain".
Mais si je résume votre non réponse, vous trouvez toujours - et d'ailleurs Pieter De Crem l'a dit tout à l'heure - que la N-VA doit être dans cette coalition ?
"Jusqu'à nouvel ordre, parce que notre parti est maître du jeu. Je ne suis qu'un vice-premier".
Vous êtes maître du jeu ? Vous vous rendez compte? Vous tenez la Belgique au creux de la main.
"Oh non, au contraire. On a 82 sièges sans nous pour former une majorité. La seule chose que je voulais dire, c'est que le parti est maître, non pas les vice-premiers ministres".
Soyons sérieux. Pour vous aujourd'hui, y a-t-il des priorités et des urgences ? J'en cite quelques-unes: budget ? Pouvoir d'achat des citoyens ? Réforme socio-économique ? Agenda pour une réforme de l'Etat ?
"Ce sont quatre priorités, absolument".
Et là-dessus, on peut négocier avec n'importe qui ?
"Pour ma part, je crois qu'une négociation, et je l'ai toujours cherché, se doit d'être ouverte. Et donc quiconque le veut, et est un parti démocratique, sur un programme qu'on soumet au président, doit être en mesure de se mettre autour de la table. Et c'est ainsi que je vois les choses sur ces quatre éléments notamment. Parce que si l'on veut faire à moyen terme une réforme de l'Etat, il faudra une majorité aussi large que possible".
Votre président a parlé d'une coalition Corona. En disant, c'est l'urgence, il faut améliorer la compétitivité. Là, vous seriez partant pour une Corona ? Ou c'était une blague ?
"Je pense que ça a été demandé par le journaliste, "Qu'est-ce que vous penseriez d'une coalition Corona ?". Il a répondu que ça pourrait être une dénomination éventuelle, mais qu'il fallait toujours une majorité stable pour attaquer tous ces problèmes".
Là, on n'en sort pas, il faut une majorité avec la N-VA, c'est un peu ma conclusion de citoyen lambda...
"Ecoutez, ce que je vous ai dit était sincère, ce n'est pas moi qui décide".
Lundi, réunion de votre parti. Qui va décider? Vous allez voter?
"On verra bien".
Lundi vous allez dire aux informateurs du roi, ok pour un Vivaldi, ou pas du tout, on veut la N-VA?
"Ce que je trouve très important, c'est que l'on trouve dans notre pays des moyens pour sortir d'un tel blocage. C'est pour ça que j'ai écrit une petite tribune, parce que finalement, c'est clair que certains bloquent certains autres, ce que nous, à 12 sièges, regrettons. C'est comme si nous étions responsables de ça. Tandis que nous ne le sommes pas du tout. Nous n'avons que 12 sièges. Et quand tout le monde dit, "Le CD&V détient la clé", la seule chose que je sais répondre, c'est que vous comptez quand même fortement sur nous pour débloquer une situation…"
C'est ce que je lis partout, tout le monde compte sur vous...
"C'est intéressant. Quand moi je comptais sur vous pour me prêter 100.000 euros par exemple, et que je vous dis, je compte vraiment sur vous, Monsieur Vrebos, est-ce que vous le feriez nécessairement ? Je crois que non".
Revoir l'interview dans son intégralité: