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Après plus de deux semaines d'un refus sans précédent dans l'histoire politique américaine, Donald Trump accepte enfin (sans le dire mais en ne bloquant plus la situation) la victoire de Joe Biden.
Il a promis sur Twitter de poursuivre un "juste combat" alors qu'il multiplie les recours en justice, sans succès, pour tenter de démontrer des fraudes lors du scrutin présidentiel du 3 novembre. Et "je crois que nous triompherons", a-t-il affirmé.
"Néanmoins", a nuancé le président américain sortant, "dans l'intérêt supérieur de notre pays, je recommande" que l'agence gouvernementale chargée du transfert du pouvoir fasse "ce qui est nécessaire concernant les protocoles, et j'ai demandé à mon équipe de faire de même".
L'équipe de Joe Biden a aussitôt pris note d'une étape permettant "un transfert du pouvoir pacifique et sans accroc".
Des figures connues
Le démocrate prépare son entrée à la Maison Blanche le 20 janvier avec plusieurs personnalités chevronnées. "J'ai besoin d'une équipe prête au premier jour", composée de personnes "expérimentées et éprouvées aux crises", a expliqué lundi Joe Biden en donnant les premiers grands noms de son futur gouvernement. A 78 ans, le vieux routier de la politique essaie aussi de constituer une équipe "qui ressemble" aux Américains, avec une plus grande place aux femmes et aux minorités.
L'ancien secrétaire d'Etat John Kerry, 76 ans, fera son retour à Washington en tant qu'émissaire spécial du président sur le climat, signe de l'importance qu'accorde Joe Biden à ce dossier. Il sera immédiatement chargé de faire revenir les Etats-Unis dans l'accord de Paris qu'il avait négocié en 2015 et que Donald Trump avait ensuite déchiré. Il a promis de traiter "la crise climatique comme la menace urgente de sécurité nationale qu'elle est".
Il prévoit aussi de nommer l'ancienne présidente de la Banque centrale Janet Yellen, 74 ans, au Trésor, un poste occupé uniquement par des hommes jusqu'ici.
Alejandro Mayorkas devrait, pour sa part, devenir le premier Hispanique ministre à la Sécurité intérieure.
Une diplomate expérimentée afro-américaine, Linda Thomas-Greenfield, 68 ans, deviendra elle ambassadrice à l'ONU.
Joe Biden a également pioché dans le vivier de ses proches. Antony Blinken, 58 ans, qui doit devenir son secrétaire d'Etat, était jusque-là un de ses principaux conseillers en diplomatie. Ancien numéro deux du département d'Etat sous le président Barack Obama, ce fervent partisan du multilatéralisme devrait, s'il est confirmé au Sénat, s'attaquer en priorité au dossier du nucléaire iranien.
Le président élu a également l'intention de nommer Avril Haines, 51 ans, directrice du Renseignement national --elle serait la première femme à occuper ce poste-- et Jake Sullivan, 43 ans, conseiller à la Sécurité nationale.
Discours mardi
Joe Biden et sa future vice-présidente Kamala Harris, feront un discours pour annoncer formellement ces nominations mardi à Wilmington, dans le Delaware.
Le démocrate a remporté près de 80 millions de voix lors du scrutin, contre un peu moins de 74 millions pour Donald Trump. Mais la présidence américaine se joue au travers d'un système de grands électeurs attribués dans chaque Etat.
Malgré de fortes pressions exercées sur les élus locaux du parti républicain ces derniers jours, une commission a validé comme prévu lundi la victoire de Joe Biden dans l'Etat-clé du Michigan.
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