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La Bourse de Paris a fini en nette baisse mardi (-1,41%), repassant sous les 5.600 points, lestée par un indicateur manufacturier extrêmement négatif aux Etats-Unis, nouveau signe du ralentissement économique en cours.
L'indice CAC 40 a reculé de 80,16 points à 5.597,63 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,2 milliards d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,66%.
La cote parisienne a démarré en légère hausse, inscrivant peu après l'ouverture un nouveau record annuel à 5.704,93 points. Puis elle a viré au rouge après l'inflation en zone euro, s'enfonçant davantage immédiatement après l'indice ISM aux Etats-Unis.
"Le marché a eu une réaction épidermique face à ce très mauvais indicateur", très suivi par les investisseurs et qui confirme la contraction de l'activité du secteur manufacturier aux Etats-Unis, indique à l'AFP Andrea Tuéni, analyste chez Saxo Banque.
"Cette activité a encore reculé en septembre pour tomber à son plus bas niveau depuis 10 ans, sous l'effet notamment des incertitudes entourant le commerce, selon l'indice ISM.
Les analystes espéraient une légère remontée de l'indicateur en territoire positif juste au-dessus de 50 points mais celui-ci est tombé à 47,8 points.
Cette contraction confirme une tendance selon laquelle "les fondamentaux ralentissent assez globalement", dans un contexte de guerre commerciale sino-américaine qui dure depuis plus de 18 mois, souligne M. Tuéni.
"On est entré dans un scénario classique d'aversion au risque" se traduisant notamment par un dollar qui baisse et le prix de l'or qui monte, a-t-il poursuivi, estimant que ce mouvement "peut être contrebalancé sur fond de guerre commerciale", principale boussole du marché actions, qui reste à l'affût de tout écho sur le sujet.
Il faut en tous cas s'attendre à "davantage de pression exercée sur la Réserve fédérale américaine", selon l'analyste.
Le président américain, Donald Trump, a en effet immédiatement réagi sur Twitter, accusant la Fed d'être responsable de la montée du dollar, et donc de la faiblesse du secteur manufacturier, cher à sa politique économique et à son électorat.
En zone euro, les investisseurs n'ont eu guère mieux à exploiter: l'inflation a atteint en septembre son niveau le plus bas depuis trois ans, à 0,9%. Ce chiffre est inférieur aux prévisions des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient sur 1,0%. Il reste bien en-deçà de l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE), qui vise à maintenir un niveau d'inflation légèrement inférieur à 2%.
Quant au Brexit, une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord le 31 octobre reste le scénario "le plus plausible", a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a pour sa part promis mardi de nouvelles propositions à Bruxelles.