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L'association Stop Veo lance à l'approche de la Journée de la non-violence éducative le 30 avril une campagne d'information, en attendant que les fessées et autres punitions soient enfin bannies par la loi, selon le coordinateur de la campagne, le docteur Gilles Lazimi.
"Nous attendons toujours avec impatience l'inscription à l'agenda du Sénat de la loi de Maud Petit soutenue par le gouvernement, votée a l'unanimité moins une voix le 30 novembre 2018", indique ce généraliste de Romainville, chargé d'enseignement à l'Université Pierre et Marie Curie.
Ce texte adopté par l'Assemblée nationale vise à inscrire dans le Code civil, à l'article lu lors des mariages, que "l'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques."
La France fait partie des six pays de l'Union européenne n'ayant pas encore voté de loi bannissant toute forme de violence vis-à-vis des enfants, avec la Belgique, l'Italie, la République Tchèque et le Royaume-Uni.
La proposition de loi de Maud Petit poursuit son chemin législatif, mais n'est pas à l'ordre du jour du Sénat à ce stade.
De leur coté, les sénateurs ont adopté en première lecture le 6 mars dernier un texte similaire, mais porté par l'ex-ministre socialiste des Familles Laurence Rossignol.
"Dans l'attente, nous continuons la sensibilisation des parents sur les violences éducatives ordinaires", indique le docteur Lazimi.
Un kit ("C'est grave docteur?") est proposé par l'association Stop Veo aux pédiatres, médecins généralistes et médecins de PMI.
Il comporte une affiche (une fillette pose sous la question "Fessées, menaces, cris ... Et si on en parlait?") et des brochures, avec au recto, un coeur ("un enfant a besoin d'amour") et au verso un bonnet d'âne ("humilier, faire peur, faire mal, faire souffrir, ce ne sont pas des modes d'éducation, ce sont des violences").
Selon une enquête réalisée par l'Union des Familles en Europe en 2006-2007, la violence éducative ordinaire serait pratiquée par 85% des Français et 71,5% admettent avoir déjà mis une "petite" gifle.
L'association souligne que "75% des maltraitances ont débuté dans un contexte de punitions corporelles ayant escaladé dans la maltraitance" et que "de nombreuses études ont prouvé les méfaits pour la santé et l'inefficacité" des châtiments corporels et/ou humiliations psychologiques.