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Il y a peu, nous vous rapportions la demande de l'entreprise Solvay à ses travailleurs de prendre des congés en avril s'ils le pouvaient (sans obligation, précisons-le). Logiquement, de nombreux salariés, contraints au confinement, se gardent bien de prendre des congés pour le moment. Par conséquent, il y a le risque que tous les congés soient pris cet été lorsque le confinement sera terminé. Or, c'est bien à ce moment-là que beaucoup de sociétés auront besoin de toutes leurs ressources pour relancer la machine et tenter le plus possible de rattraper les manques à gagner des mois d'inactivité ou de ralentissement. Parfois même, pour certaines entreprises plus petites, il s'agira peut-être de survie. Alors, les travailleurs devront-ils se priver ou raboter leurs congés d'été au nom de la relance économique du pays ? La question a été posée ce matin par le journaliste Fabrice Grosfilley à Roland Gillet, professeur de finances à la Sorbonne (université à Paris) est à l'université libre de Bruxelles (ULB).
Selon l'économiste, des travailleur pourraient faire preuve de solidarité, faire un effort responsable pour leur entreprise et se demander "Est-ce que je peux donner ma contribution pendant une période difficile pour permettre le redémarrage ?" Cette contribution devrait se faire via une concertation et non être contrainte de manière autoritaire par la société, estime Roland Gillet. "La solidarité doit jouer. Maintenant en poussant de manière autoritaire telle ou telle personne, tel ou tel secteur au-delà des limites fixées par la loi, on obtiendra moins qu'à travers une concertation", poursuit-il. Faire un effort, oui, mais cela doit passer par une discussion en bonne entente avec l'employeur.