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Le gouvernement fédéral est tombé d'accord mardi matin sur le budget 2022 et les dossiers qui y sont liés, dont la réforme du marché du travail, la relance et les mesures pour lutter contre l'augmentation des prix de l'énergie, a annoncé le cabinet du Premier ministre, Alexander De Croo. Une conférence de presse a eu lieu à 11h au cabinet du Premier ministre en présence des vice-Premiers ministres. Un premier accord avait été annoncé vers 4h30 mais certains points posaient toutefois encore problème. Les politiques se sont ensuite entretenus par téléphone pour parvenir à un accord.
Voici les changements sur lesquels les partis discutent et qui pourraient avoir un impact sur votre vie quotidienne.
LES GRANDES MESURES DU GOUVERNEMENT
Le déficit budgétaire sera réduit l'an prochain à -3,1% du PIB, contre -5,4% actuellement, ce qui signifie un effort combiné de 2,4 milliards d'euros et une amélioration du solde de 10 milliards l'an prochain.
POUVOIR D'ACHAT DES CLASSES MOYENNES
Renforcer le pouvoir d'achat grâce, entre autres, à une réforme de la cotisation spéciale pour la sécurité sociale et à l'optimisation de la prime de travail (avril 2022).
Une réduction de charges de 300 millions d’euros pour la classes moyennes actives.
La réduction des charges est compensée par:
- L'élimination des abus tels que le non-paiement du précompte professionnel.
- L'augmentation des accises sur le tabac
- Taxe sur les billets d'avion. Principalement les vols courts de moins de 500 kilomètres qui ont été ciblés, afin de décourager au maximum les déplacements professionnels vers Paris ou Londres en avion.
Précisons aussi qu'il y aura une taxe sur les comptes-titres. Ce prélèvement de 0,15% sur les comptes-titres de plus d’un million d’euros
- Augmentation de la déductibilité pour garde d'enfant. Elle passera à 14 euros/enfant.
INCAPACITÉ DE TRAVAIL
Prévenir l’incapacité de travail de longue durée en renforçant l’approche du retour au travail via la responsabilisation de tous les acteurs concernés :
les mutuelles
les employeurs
les prescripteurs
les employés
les entités fédérées
Le renforcement des parcours de réintégration pour les employés, les indépendants et les fonctionnaires.
- Selon le média HLN, certains Belges en maladie longue durée (il y en a presque 1/2 million) pourraient recevoir une sanction dans certains cas particuliers. Les malades longue durée seraient invités après 10 semaines d'invalidité à remplir un formulaire sur la base duquel ils seront évalués. S'il y a des gens qui ne le font pas, ils seront contactés à plusieurs reprises. S'ils refusent toujours, une sanction leur sera infligée : ils perdront 2,5 % de leurs indemnités de maladie. "Mais c'est une toute dernière étape", souligne-t-on au sein du gouvernement.
Dans le même temps, les entreprises de plus de 50 salariés devront également être en mesure de démontrer qu'elles font des efforts suffisants pour réintégrer les salariés. Si l'employeur obtient un score inférieur à la moyenne dans son secteur - et a donc de nombreux arrêts maladie de longue durée dans son entreprise - il sera passible d'une sanction s'élevant à 2,5% de sa masse salariale. Seuls les salariés de moins de 55 ans seraient pris en compte.
- Suppression de l'obligation du certificat médical pour les absences d'une seule journée. Les employés ne pourraient en profiter que trois fois par an. Les PME ne seraient pas concernées.
TRAVAIL
- 12 actions concrètes pour combler les emplois vacants avec un plan “métiers en pénurie” comprenant notamment :
- une mobilité du travail beaucoup plus importante entre les Régions
- une plus grande autonomie des Régions
- la combinaison temporaire d'allocations de chômage et d'un emploi en pénurie
- un parcours de formation en cas de licenciement (accent sur les nouvelles compétences)
- Chaque travailleur aura droit à 5 jours de formation par an
- L'indemnité de licenciement pourra être utilisée pour de la formation.
- Cadre plus souple pour le travail de nuit de l'e-commerce. Le gouvernement annonce des mesures pour faciliter le travail de nuit dans l'e-commerce et éviter que des emplois ne partent aux Pays Bas.
- Il sera ainsi possible de procéder à une interprétation flexible de la semaine de travail (en réduisant le temps de travail de 5 jours sur 4 jours). "Cette mesure sera proposée aux partenaires sociaux puisque l'organisation du travail est une compétence des patrons et des syndicats", précise Pierre-Yves Dermagne au micro de Fabrice Grosfilley sur Bel RTL.
- Augmentation des salaires des militaires. Un Sergent-major avec 12 années d’ancienneté verra son salaire augmenter de 338 euros bruts soit environ 203 euros nets d’ici à la fin de la législature. Un adjudant qui affiche 25 ans d’ancienneté verra son salaire augmenter de 520 euros bruts soit environ 312 euros nets.
FACTURE ÉNERGIE
- L'un des plus gros dossiers était la hausse de la facture énergétique. Un accord de principe avait déjà été annoncé lundi soir. Le tarif social de l'énergie sera prolongé durant le premier trimestre 2022 pour les 880.000 personnes les plus vulnérables. "On maximalise les efforts vers les personnes les plus précarisées. Cela représente une famille sur 5 en Belgique. La volonté est de pouvoir aider les autres dans un deuxième temps avec une révision d'une série de taxes qui pèse sur la facture des ménages", souligne Pierre-Yves Dermagne.
- Une réduction de 80 euros leur sera en outre accordée afin de réduire l'effet des prix élevés.
- La facture d'énergie sera par ailleurs simplifiée et une norme énergétique sera instaurée pour contenir les hausses de prix.
MODERNISATION
Un plan d’investissements et de modernisation ambitieux d’1 milliard d’euros à l’horizon 2024, avec un focus clair sur le développement durable et le numérique.
Développement durable
- Investissements dans l’hydrogène et l’acier vert
- OCAM du Climat & Centre climat
- Investissements dans les transports en commun
Numérique
- Cybersécurité, e-health, 5G et 6G
- Numérisation police, justice, douane, pensions
- Inclusion numérique
- Nouveau plan Kafka