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La Sûreté de l’état décrit le salafisme comme un courant réactionnaire qui prône un retour à l’islam des origines. Le service de renseignement pointe également ses dérives: marginalisation de la place de la femme, isolation des enfants par un enseignement à domicile ou rejet de la démocratie pour la Charia. Comme l’expliquait à sa sortie de prison Jean-Louis Denis condamné pour terrorisme en décembre 2018. "La Charia, c’est un système politique, qui a la solution pour l’humanité, dans les problèmes où vous êtes aujourd’hui, déjà individuellement", explique de condamné.
La Sûreté de l’état pointe une centaine d’organisation salafiste via des indicateurs comme par exemple le fait qu’un imam salafiste assure le prêche, que la direction ou certains visiteurs sont des partisans ou que les lieux sont financés par une organisation de ce type. Une analyse trop peu précise pour certains chercheurs.
Une image parfois caricaturale
"Qu’est-ce qu’on pointe en parlant de salafisme aujourd’hui? Ça veut dire beaucoup de choses. Des tas de gens se reconnaissent mais ne sont pas menaçants ou n’ont pas l’image qu’on peut avoir du salafisme qui est parfois un peu caricaturale", explique Corinne Torrekens, professeure de sciences politiques spécialiste de l’Islam à l’ULB.
Aux yeux de la loi c’est le salafisme djihadiste qui prône la lutte armé qui est punissable. "Les prêches, notamment salafistes, sont en lien causal avec un groupe d’individu qui à un moment donné décide de prendre les armes", souligne l’avocat pénaliste Fabrice Guttadauria. "C’est ça qui est problématique. Donc si on veut vraiment s’attaquer à la racine du mal, c’est évidemment aux idées salafistes mais il faudra le faire par un débat d’opinion, puisque c’est de cela qu’il s’agit."
La Sûreté de l’état précise également qu’internet offre une visibilité particulière au courant salafiste mais que seule une minorité est concernée au sein de la population musulmane en Belgique.