Accueil Actu

Coronavirus en Wallonie: des adaptations vont devoir être faites au budget wallon mais dans quels secteurs?

Jean-Luc Crucke, ministre du Budget et des Aéroports du gouvernement wallon était l’invité politique de notre journaliste Fabrice Grosfilley. Il évoquait les ajustements envisagés pour le budget wallon suite à la pandémie du coronavirus dans notre pays, une éventuelle reprise des écoles et la "santé économique" des aéroports wallons. 

Des adaptations au budget wallon

Fabrice Grosfilley: Se relever du Covid-19, cela va être difficile pour la Wallonie? 

Jean-Luc Crucke: Pour tout le monde, pas seulement pour la Wallonie. Sur le plan social, de la santé et économique, la pandémie du covid-19 n’était pas un événement qui était préparé et prévu dans nos budgets. C’est clairement un fameux défi.

Fabrice Grosfilley: Le déficit annuel du budget s’élevait théoriquement à 430 millions en 2020. Cela veut dire qu’on va le dépasser pour devoir faire face à la crise ?

Jean-Luc Crucke: Inévitablement, on sera plus haut. Mais aujourd’hui, la mathématique qui est la nôtre, n’est pas d’austérité mais plutôt une mathématique de solidarité. Sur le plan économique, de la santé et social, il ne va pas falloir compter, mais pas faire n’importe quoi non plus.  

Fabrice Grosfilley: On s’autorise un dérapage budgétaire ?

Jean-Luc Crucke: Oui. Mais j’espère qu’on pourra la faire intelligemment en privilégiant des transferts de budget.

Fabrice Grosfilley: La priorité de l’après-crise quand on va être placé en déconfinement. La relance de l’économie va se passer comment ?

Jean-Luc Crucke: Il faut mettre l’accent sur les valeurs qui ont déjà porté cette majorité au pouvoir. (…) Ce sont des valeurs qui reprennent à la fois le social, l’économie, et le réchauffement climatique.

Fabrice Grosfilley: Cela veut dire que la Wallonie qui s’est engagée à la transition climatique va rester d’actualité ?

Jean-Luc Crucke: Il ne faut absolument pas renoncer à cela. Il faut même préparer cette relance-là. Aujourd’hui, c’est juste une parenthèse qu’il faudra axer sur le social et l’économique.

Vers une reprise des écoles?

Fabrice Grosfilley: vous croyez à la reprise de l’école d’ici le mois de juin, même si ce n'est pas une compétence wallonne mais une compétence de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?

Jean-Luc Crucke : Je souhaite qu’on le fasse prudemment, progressivement et je suis très intéressé par ce qu’il se passe au Danemark où on les a relancées mais en limitant les personnes dans les classes. Il y a sans doute des éléments dont on peut s’inspirer.

Fabrice Grosfilley: C’est cela qu’il faudra faire en Wallonie aussi ?

Jean-Luc Crucke : Je ne me permettrais pas de décider à la place de Pierre-Yves Jeholet, qui est président de la Fédération, et du Conseil National de Sécurité mais je crois effectivement que c’est une piste que l’on doit sérieusement étudier. 

Fabrice Grosfilley: Cela veut dire qu’il faudrait de la place dans les écoles? Cela veut dire qu’on devra rapidement investir dans les écoles pour avoir un système d’enseignement en ligne?

Jean-Luc Crucke : Sûrement. Je travaillais avant la crise sur un plan de refinancement des bâtiments scolaires. Plus que jamais en tenant compte des éléments de la crise du Covid-19, on peut repenser l’occupation des bâtiments scolaires.

Quid des aéroports wallons ?

Fabrice Grosfilley : Vous êtes aussi le ministre en charge des aéroports. Charleroi est à l’arrêt. Bierset qui fait du transport de marchandise n’est pas à l’arrêt et fonctionne même plutôt à haut régime.Quand l’aéroport de Charleroi va-t-il redémarrer ? On a une idée ?

Jean-Luc Crucke: C’est trop tôt pour le dire, tant que les mesures ne sont pas prises, sur un plan international et tant que la demande par rapport à l’aviation n’est pas plus prononcée.

Fabrice Grosfilley: Le manque à gagner va être colossal pour Charleroi. Vous avez déjà suspendu la redevance régionale que l’aéroport doit payer à la région. Il va falloir aider au redémarrage des sous-traitants aussi.

Jean-Luc Crucke: Sans doute. On est dans deux modèles différents. Liège fonctionne à plein régime. Il est devenu le centre européen de la Santé. Si on n’avait pas aujourd’hui Liège en Europe on serait bien plus faible encore. Pour Charleroi, on ne recommencera pas tant que le volume nécessaire ne sera pas là. La chance de Charleroi est d’avoir un principal client qui est Ryanair qui a des reins extrêmement solides.

À lire aussi

Sélectionné pour vous