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(Belga) L'Association brésilienne des camionneurs (Abcam), l'un des principaux syndicats du secteur, a appelé vendredi à la levée des barrages qui paralysent tout le pays pour des raisons de "sécurité" après la mobilisation de l'armée pour dégager les routes.
"L'Abcam, inquiète de la sécurité des chauffeurs, demande la levée des barrages" et "que les manifestations se poursuivent de façon pacifique, sans obstruer les voies", explique ce syndicat, qui revendique 600.000 routiers indépendants. Le ministre de la Défense Joaquim Silva e Luna venait d'affirmer que l'armée agirait "de façon rapide, coordonnée et énergique (...) pour libérer la circulation dans des zones critiques" comme les raffineries et les aéroports. Jeudi, considérant que les autorités n'avaient "pas répondu aux attentes", l'Abcam avait décidé de quitter une réunion avec le gouvernement à l'issue de laquelle d'autres syndicats avaient signé un accord pour une trêve de 15 jours dans la grève contre la hausse des prix du diesel. Vendredi, le président Michel Temer a déploré le fait qu'une "minorité radicale" continuait à bloquer les routes en dépit de cet accord, justifiant ainsi l'emploi des forces de sécurité. "Nous avons déjà montré notre force au gouvernement, qui nous a considéré comme une minorité. Nous avons réussi à paralyser 25 Etats brésiliens avec plus de 504 barrages", rappelle dans son communiqué l'Abcam, qui souligne qu'il n'a "toujours pas signé le moindre accord avec le gouvernement". "Il est lamentable que le président de la République ait préféré menacer les routiers en mobilisant les forces de sécurité au lieu de prendre en compte les nécessités du secteur", déplore l'Abcam. La grève, lancée lundi, entraîne des pénuries de carburant ou alimentaires, l'arrêt d'usines automobiles et l'annulation de vols, n'épargnant aucun secteur de la première économie d'Amérique latine. (Belga)