Partager:
En 1987, la première campagne de Joe Biden pour accéder à la Maison Blanche avait été entachée par un scandale de plagiat: 30 ans plus tard, l'homme politique britannique Neil Kinnock, dont il avait volé le discours, a chaleureusement salué son élection.
Joe Biden est "un adulte calme et avisé, ce qui lui permettra de rendre de grands services aux États-Unis et au monde entier", a déclaré auprès de l'AFP Neil Kinnock, ancien chef du Labour, principal parti d'opposition britannique.
"Mais c'est aussi un vrai dur, et cela se voit parce qu'il fait simplement son travail et ne se vante pas d'être un dur à cuire, comme le dernier type en date - c'est quoi son nom déjà ?", a ironiquement commenté M. Kinnock, en référence au président sortant Donald Trump.
Joe Biden était un des favoris de la primaire démocrate pour l'élection présidentielle de 1988. Mais en 1987, il avait été obligé d'interrompre sa campagne après un scandale de plagiat, pour avoir repris à son compte une grande partie d'un discours prononcé plus tôt dans l'année par Neil Kinnock, alors leader du Parti travailliste.
Lors de leur dernière rencontre, en 2007, Biden l'avait introduit auprès de ses collaborateurs avec beaucoup d'autodérision, s'est remémoré le Gallois, lançant à la cantonade: "Mes amis, je vous présente la personne qui a écrit mes meilleurs discours, Neil Kinnock !".
L'ex-leader du Labour a expliqué à l'AFP que les deux hommes politiques s'étaient ensuite rejoints pour un "diner convivial", au cours duquel Joe Biden l'avait prévenu que le prochain président démocrate serait sans doute un jeune sénateur nommé Barack Obama.
"Malheureusement, je n'ai pas fait de pari là-dessus", s'est désolé Neil Kinnock, qui a par la suite été invité à l'investiture de Barack Obama en janvier 2009 par Joe Biden, devenu son vice-président.
Les commentateurs des deux côtés de l'Atlantique ont prédit que Joe Biden serait un président américain moins amical avec le Premier ministre britannique Boris Johnson que ne l'était son prédécesseur Donald Trump.
M. Kinnock estime lui que son ancien plagiaire "rétablira une relation de confiance mutuelle avec l'UE, attachera de l'importance à une association avec le Royaume-Uni sans se montrer démonstratif et fera preuve de fermeté dans ses relations avec la Chine", ajoutant que le président russe Vladimir Poutine "ne devait pas s'attendre à une chaleureuse carte de Noël" de sa part.