Accueil Actu Belgique Société

Voici comment les déchets alimentaires des restaurants deviennent "quelque chose qu’on peut mettre sur le marché"

Aller au restaurant, un petit plaisir que l’on s’octroie de temps en temps et qui nous fait du bien, tant au ventre qu’au moral. À la fin du copieux repas, il n’est pas rare de débarrasser des assiettes encore quelque peu remplies. Mais que deviennent donc ces déchets ?

Savez-vous ce qu’il advient de vos déchets alimentaires après avoir mangé au restaurant ? Voici la question posée lors de ce sondage express réalisé au centre de notre capitale... Et les réponses sont quelque peu mitigées.

"Je ne sais pas ! J’espère que c’est composté. J’espère vraiment que ça se déroule comme ça, mais je ne suis pas sûr que c’est organisé comme ça ici", lance un touriste. "Je ne sais pas comment ça marche ici. Chez nous aux Etats Unis, nous vivons à New York, ils ont le compost. Les produits alimentaires sont compostés et retournent à la terre. C’est ce qu’ils disent…", s'interroge un autre.

900 sur 16.000

Depuis le mois de mai dernier, Bruxelles est la première région du pays à imposer le tri des déchets organiques à l’ensemble de ses citoyens ainsi qu’aux entreprises. Une obligation généralement bien suivie par les particuliers, mais un peu moins par les sociétés…

Chez les 16.000 clients commerciaux de Bruxelles Propreté, seuls 900 sortent chaque semaine des déchets alimentaires. "Forcément, il y a une augmentation, parce qu’on part de zéro. Le tri du déchet alimentaire n’existait pas auparavant. Mais on sent qu’il y a une demande et que Bruxelles propreté doit, dans les prochaines semaines et dans les prochains mois, pouvoir l’honorer", explique Adel Lassouli, porte-parole de Bruxelles Propreté.

Une idée originale

Ainsi, pour éviter que les déchets alimentaires ne se retrouvent dans les sacs tout venants et finissent incinérés, une coopérative belge propose un service original et unique en son genre : la récolte de déchets alimentaires à vélo !

Plusieurs fois par semaine, Sandrine et ses collègues parcourent la ville et collectent les restes alimentaires d’une septantaine de restaurants bruxellois dans le but de les recycler. 

Petit service supplémentaire : en plus de la récolte quotidienne, Sandrine apporte un colis de l’un des fournisseurs du restaurant. "La fréquence à laquelle on vient dans les restaurants est assez régulière, ce qui nous permet de faire des petites livraisons et donc d’optimiser notre flux et de ne pas voyager les vélos vides", se félicite-t-elle.

L’originalité du projet Compost in City réside aussi dans ce super véhicule (presque) tout-terrain : un vélo – collecteur qui peut transporter près d’une demi-tonne de déchets et se faufiler partout, et ce en un temps record. Résultat : chaque vélo peut faire jusqu’à cinq tournées chaque jour et récolter les déchets des clients presque quotidiennement. Pour le restaurateur qui use de ce système, le service coûte 15 centimes par couvert.

Que fait-on des déchets ?

Une fois récoltés, les déchets sont traités pour leur donner une nouvelle vie. Selon Koen Berghmans, co-responsable du projet, "la finalité, c’est d’arriver à un compost, quelque chose qu’on peut mettre sur le marché ou qu’on peut donner, pour l’utiliser dans l’agriculture".

Dans cette coopérative, on mise donc sur le compostage ; les déchets alimentaires récoltés par Bruxelles propreté deviennent du biométhane et fournissent de l’énergie. Une solution qui permet de réduire le nombre de poubelles incinérées et par conséquent, la pollution qui en découle.

L’incinérateur de Bruxelles est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre de la région. Ce dernier rejette 471 mille tonnes de CO2 chaque année, l’équivalent des émissions annuelles de 150 mille véhicules.

À lire aussi

Sélectionné pour vous