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Il y a plus ou moins 99.000 enseignants en Fédération Wallonie-Bruxelles, mais la pénurie n'a jamais été aussi criante alors qu'en 2023, l'augmentation des offres d'emplois était de 25 % supérieure à celles de 2022. Comment l'expliquer ?
"Le système est en train de s'écrouler, je pense", lance Stéphane Bellens, directeur adjoint au Collège Don Bosco à Woluwe-Saint-Lambert. "Cette année-ci, on a plusieurs classes en mathématiques où ils en sont à leur cinquième remplaçant ou intérimaire tout au long de l'année. On a des soucis pour trouver en religion, en français, c'est un petit peu dans toutes les matières et c'est pire que les années précédentes", déplore le directeur-adjoint.
Plusieurs problèmes sont à noter :
- Le manque d'attractivité de l'emploi.
- Les salaires trop bas.
- Les absences pour maladie qui dépassaient les 11 % en décembre dernier contre 9,7 % un an plus tôt.
Augmentation du nombre d'années d'études
Nous pouvons aussi voir qu'avec la réforme du nombre d'années d'études dans les écoles normales (3 ans à 4 ans), les filières pédagogiques ont enregistré un recul des nouvelles inscriptions de 22,6 %, faisant passer le nombre de primo-arrivants de 5.610 à 4.340, selon l'ARES, l’Académique de recherche et d’enseignement supérieur.
C’est dans la section 2, qui forme désormais les instituteurs primaires de la 3e maternelle à la 6e primaire, que la baisse est la plus importante (25,7 %). Avec ce passage de 3 à 4 ans d'étude, il n'y aura aucune sortie d'étudiants en juin 2027, aucun nouveau candidat sur le marché.
Selon l'enquête internationale Talis, en 2022, 86 % des directions avaient des difficultés à trouver des remplaçants. Elles n'étaient que 56 % en 2015.