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"Travailler de 6h à 22h, 7 jours sur 7, 365 jours par an, vous ne feriez pas un burn-out?": le cri d'alarme de Pierre, jeune agriculteur

"La vie est dure". Voilà comment Pierre Sansdrap, un jeune agriculteur à Chaumont-Gistoux, résume sa situation. "Pendant plusieurs années, je n'ai pas mis d'argent de côté, je ne me suis pas versé de salaire. J'ai remboursé tous mes emprunts en premier", explique-t-il en précisant n'être plus parti en vacances depuis 2016, soit 8 ans. "Vous imaginez?", demande-t-il à notre journaliste venu l'interviewer à Daussoulx à propos de sa participation au barrage mis en place par la Fédération des Jeunes Agriculteurs. "Travailler de 6h à 22h, 7 jours sur 7, 365 jours par an, vous ne feriez pas un burn-out? Nous, nos bêtes sont là, on ne peut pas abandonner", a-t-il souligné.

Depuis que les agriculteurs belges ont décidé d'emboîter le pas de leurs confrères français, de nombreux témoignages d'hommes et de femmes de terrain lèvent le voile sur les difficultés qui grèvent leur quotidien. Au cœur de leurs préoccupations, se trouve le salaire. Bon nombre d'agriculteurs sont dans l'impossibilité de rivaliser avec des aliments importés en Belgique, mais produits dans des conditions plus clémentes (la météo par exemple), mais aussi soumis à des normes moins strictes (ce qui coûte moins cher). Dès lors, ils doivent baisser leur prix et se retrouvent avec des ventes qui ne sont plus rentables. 

Les agriculteurs dénoncent aussi une charge administrative trop importante et des normes environnementales impossibles à respecter. C'est pour toutes ces raisons, et bien d'autres encore que Pierre restera jusqu'à lundi matin au barrage de Daussoulx mis en place par la Fédération des Jeunes Agriculteurs. Après quoi, il ira à sa ferme "pour nourrir les bêtes". Mais certains ont déjà annoncé rester au barrage jusqu'à lundi soir.

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